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Matra : Une marque que l'on aimerait voir renaitre



Par Patrice Verges. En juin 1973, Matra dévoilait aux 24 heures du Mans un petit coupé sportif baptisé Bagheera. Le nom de Matra qui n’évoque plus rien aujourd’hui, faisait alors rêver car il avait un parfum de victoires en circuits.

Le Bagheera était un petit coupé sportif à moteur central d’origine Simca Rallye 2 qui offrait l’originalité de compter trois places de front. Proposé à un prix honnête, ce petit fauve réalisé en matière composite rencontra un grand succès commercial avec une production de 50 voitures par jour.  Si avec 84 ch, ce n’était pas un foudre de guerre, sa tenue de route bluffante compensait son manque de puissance. Et surtout elle s’appelait Matra un nom évocateur de victoires en circuits. En plus de ses trois passagers, elle véhiculait une image forte empreinte de technicité, de modernité, de sport et de réussite sociale.

Champion du Monde !

 En peu de temps, la petite firme française née fin 1964 du rachat des automobiles René Bonnet s’était hissée au niveau des marques les plus emblématiques. Sur les circuits du monde entier, les Matra se montraient les rivales des Porsche et des Ferrari, remportant successivement trois fois les 24 heures du Mans entre 1972 et 1974 et deux titres mondiaux en sport prototypes. Les voitures bleues étaient les plus impressionnantes à voir et surtout à entendre transcendées par l’étonnant hurlement de sirène de leurs 12 cylindres. Des voitures emmenées par les meilleurs princes du tumulte de leur temps.

 Matra, nom bref et facile à se rappeler (Mécanique Traction aviation) avait aussi une sonorité magique qui rejaillissait sur les voitures de production de la marque. Certes, ces sportives réalisées en moyenne série à Romorantin en matière composite ne concurrençaient pas les Porsche et Ferrari de série mais elles avaient le mérite de ne ressembler à aucune autre. Matra, c’était d’abord un PDG jeune, beau, persuasif nommé Jean Luc Lagardère. Quand il avait annoncé début 1965 que Matra, seulement connu dans le milieu aéronautique, allait se lancer dans le sport automobile au plus haut niveau, tout le monde avait ricané. Quatre ans plus tard, Matra était champion du Monde en Formule 1 avec Jackie Stewart.

 Des voitures pas comme les autres

 Le père des Matra de route, c’était l’ingénieur Philipe Guédon qui parlait mieux qu’un livre. Sa vérité devenait la vérité. Un agitateur d’idées qui désirait construire des voitures pas comme les autres. Il réinventait l’automobile avec ses codes, ses idées et ses certitudes.

 Certes, ces voitures n’étaient pas parfaites car Matra était prisonnier des éléments mécaniques de voiture de série pas toujours en adéquation avec les lignes des voitures et le nom porteur de la petite firme. Et puis, Guédon préférait souvent de nouvelles idées qui n’étaient pas bonnes à de bonnes idées qui n’étaient pas nouvelles. Qu’importe ! Posséder une Matra donnait une belle et enviable dimension sociale à l’individu des années 70.

 On ne meurt que deux fois

Matra arrêta officiellement la compétition fin 1974. Petit à petit ce nom se délita dans l’esprit car il n’était plus un fournisseur de rêves. La Murena née en 1981 fut la voiture de trop car ne correspondant plus à l’image de ce constructeur qui, en fait n’en avait déjà plus, grimpé trop vite sur des fondations fragiles au firmament des marques. Heureusement, l’Espace sauva la marque de Romorantin tout en la perdant. De créateur, Matra devint sous traitant de Renault et son nom n’apparut plus sur le capot en composite de l’Espace avant que la mévente de l’Avantime sonne brutalement la fin de la partie en 2003. Nos rêves en bleu sont déjà bien lointains. Mais, les rêves les plus beaux sont ceux qu’on a perdus.

 

Dévoilée au Mondial de l’Automobile en 2000, l’intéressante M72 marquait le retour du nom de la marque avec une auto simple et ludique. Las, l’échec de l’Avantime et la disparition de Jean Luc Lagardère sonna la fin de la division automobile 



La Bagheera qui succéda à la 530, innovait par ses trois places frontales. Elle était propulsée par le 1300 cm3 de la Rallye 2. Elle séduisit prés de 48 000 clients en 8 ans de production.



Petites Observations Automobile - mai 2013

 

 

 

 



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Dimanche 15 novembre 2015

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