Souvenirs d'Autos • Peugeot

Souvenirs d'Autos (301) : Sexy Bad Boy en 304

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Ah !! Voici le seul, l’unique Chapman qui revient avec une histoire… remarquable ! Que celui qui n’a jamais tenté un coup dans ce genre-là me jette la première pierre !  Et hop !

Nous sommes au début des années 80, je suis encore (mais plus pour longtemps) parisien, à l’université, et me voilà amoureux d’une camarade voisine d’amphithéâtre, toujours en phase d’approche…

Je me dis qu’un cabriolet pourrait me permettre d’emporter la belle.

Aussitôt imaginé, aussitôt dégoté l’auto en traînant dans les parcs de quelques garages et casses louches de la banlieue. Ceux qui lisaient les BD de Franck Margerin de ces années-là sauront ce que je risquais vraiment.

Mon dévolu se porte sur une 304 cabriolet, avec hard top s’il vous plaît, dans une livrée vert bouteille assez classieuse, couverte de poussière grasse.



On me laisse découvrir l’engin dont les soubassements, planchers, bas de caisse, sont en dentelle. Je négocie un essai sur le parc (même pas sur la route) autant dire rien et je crache 3.000 francs (une fortune pour moi à l’époque) somme qui représentait la moitié de mon job d’été.

Retour à Paris sur un périph qu’on prenait à 100 à l’heure en ces temps bénis. La voiture tremble de partout, je transpire abondamment. J’ai l’impression d’avoir fait une très mauvaise affaire.

Avec les copains en fouillant partout on trouve le carnet d’entretien et toutes les factures. Cette voiture appartenait à une dame du 16ème, affichait 85.000 kilomètres réels et était en fait parfaitement entretenue. Pneus nickels mais pas équilibrés (d’où les tremblements), freins parfaits, suspensions OK ; même la capote qu’on m’avait dit foutue était encore très bien.

Les planchers par contre étaient morts, on voyait la route à travers. Beaucoup d’autos rouillaient à l’époque, parfois même dès leur deuxième anniversaire. J’ai souvenir de Fiat Ritmo ou d’Alfasud littéralement perforées après deux ou trois ans. Tout ça pour dire qu’en ces doux temps d’insouciance, on faisait avec la rouille et ça ne nous affolait pas plus que ça.



Je « popais » donc grossièrement deux tôles de galva que je badigeonnais de blackson. Je reposais le tapis caoutchouc. Un peu de choucroute sur les bas de caisse et j’avais une voiture qui présentait bien pour pas cher.

Et elle marchait vraiment bien Titine ; mieux que mes tentatives avec ma jolie camarade. Je la décidais toutefois à essayer mon carrosse. Une Peugeot ce n’était pas une Triumph et mon petit air bourgeois assez loin du sexy-bad-boy. Mais une petite virée dans les Yvelines changea la donne de façon assez surprenante.

Au détour d’un virage les hommes de l’équipement avaient recouvert la route d’une fraîche couche de bitume et de gravillons. Tous les conducteurs de l’époque se souviennent du bruit caractéristique du gravier qui tape dans les ailes.

Je maîtrise la tendance naturelle au dérapage et nous nous apercevons en même temps que nos pieds se couvrent doucement de petits cailloux. Il n’y avait pas que les planchers qui étaient fichus, les passages de roues aussi. Le point de départ de notre relation amoureuse fût l’interminable fou rire qui éclata alors.

Une femme qui rit…



Cette rubrique est aussi la vôtre !

Faites comme Chapman et racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion…. Et même des planchers percés !

Et si possible, comme Chapman, joignez à votre histoire des photos….

On aime ça chez POA !

Merci.

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Vendredi 23 octobre 2020

L’avis des Petits Observateurs

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