Les Essais de Patrice • Ford

Les 1000 vies de Jacky et sa Ford GT40

Il a crée plus 10 magazines automobile, a possédé les voitures les plus folles dont une vingtaine de Coccinelle sans oublier une AC Cobra de 550 ch et une GT40. Portait d’un adolescent à la crinière de Lion.





Jacky Morel. 60 ans d’adolescence !

Sa passion envers ces voitures l’a entraîné à lancer des magazines pour en chanter les louanges et écrire plusieurs livres. « La passion de la Cox a donné  naissance à plusieurs magazines sur la VW et sur les GTI. Nous vendions plus de 140 000 exemplaires de GTI Mag par mois au temps de sa splendeur » explique Jacky Morel qui nous accueille à Lège autour du Bassin d’Arcachon. L’attirance pour les Américaines au gros moteur V8 l’a poussé aussi à créer Nitro et aujourd’hui un magazine plus intimiste vendu uniquement sur abonnements appelé « 427 Racing Magazine » qui ne traite que des AC Cobra, Ford GT40 et Shelby 350 GT : Voir son site o-kiosk.com.

5 à 12 millions de dollars !

Bref cours de rattrapage pour les Petits Observateurs qui ignoreraient que la Ford GT40 qui devait son nom à sa hauteur de 40 pouces (1,01m environ) a été produite de 1964 à 1968 à 113 exemplaires. Cette voiture de compétition a accroché 4 victoires successives aux 24 heures du Mans entre 1966 et 1969 en version 5 litres et dérivés MK2 et MK4 à bloc 7 litres. C’est devenu un mythe mécanique très apprécié par les richissimes collectionneurs-pilotes. De ce fait ses cours ont explosé et selon le modèle, son pédigrée et l’état, une vraie GT 40 se vend de 5 jusqu’à 12 millions de dollars notamment pour le modèle qui s’est imposé au Mans en 1968 et 1969.

En photo, une GT40 a l’air monstrueuse. Dans la réalité, on ne la voit jamais sous cet angle mais toujours de dessus

A cause de ces prix surréalistes, Ford a relancé la Ford GT en 2005 qui était l’évolution moderne de la GT40 sous le même aspect mais en plus gros. Mais ce n’était pas la vraie GT40 des sixties. C’est ce qui explique qu’elle est l’une des voitures les plus répliquées au monde. Nous vous mettons à l’aise, celle de Jacky Morel est une réplique. Si elle a les couleurs du pétrolier Gulf des modèles 68/69, il s’agit plutôt de la réplique du modèle 66/67 MK1 aux ailes arrière étroites. Mais il y a réplique et répliques. Des dizaines de constructeurs dans le monde proposent des GT40 plus ou moins fidèles. La plus proche de l’originale est le modèle Superformance fabriqué depuis 20 ans en Afrique du Sud par Hi-Tech Automotive proche à 90%, parfois plus de… de l’originale. Ce qui permet parfois d‘en voir considérées comme des vraie ! Celle de Jacky fait partie des plus fidèles fabriquée par la société GTD.

Un rêve d’adolescent

« C’est au Mans 1969, encore ado que j’ai découvert la GT40 qui est devenue la voiture de mes rêves Evidemment je n’avais pas les moyens de m’acheter une vraie. Je l’ai achetée en 2001. Elle est produite par la marque anglaise GTDeveloppement qui en construit une réplique très fidèle » FAV qui a cédé ces droits a exigé 7 petites différences esthétiques que nous montre Jacky du bout du doigt notamment un pare-brise pas tout à fait identique. Mais la sienne posée sur ses jantes BRM qui chaussaient aussi les vraies GT40 ne manque pas d’allure avec son mufle qui hume le goudron. A l’inverse de la vraie, sa carrosserie entièrement en composite cache un châssis tubulaire alors que l’originale avait une coque en acier. Pour le reste, elle en est très proche. Son gros V8 Ford de 5 litres 302 CI alimenté seulement par un unique carburateur contre quatre pour la compétition a perdu une centaine de chevaux et s’en contente de pas loin de 300. Elle se distingue aussi par sa boîte de vitesses de R21 Turbo alors que la GT40 possédait une grosse ZF synchronisée. L’intérieur est très proche de la vraie avec son fameux compteur gradué jusqu’à 200 miles, son levier de vitesses qui barre l’entrée et ses sièges aérées.



La planche de bord est presque identique à celle du modèle original. L’emplacement du levier est légèrement différent

Gymnastique en Ford



Se glisser dans l’habitacle de la GT40 exige une réelle souplesse. Les sièges alvéolés limitaient la transpiration

Grimper ou plutôt descendre dans une GT40 impose une souplesse d’adolescent. Il faut d’abord passer la jambe gauche, puis s’assoir sur le large caisson, puis réussir à plier la jambe droite, en évitant ce damné levier de vitesses qui barre l’entrée, faire pivoter le corps puis se laisser glisser souplement dans ce fuseau d’alu et de polyester tout en baissant la tête pour l’inscrire dans à peine plus de un mètre de haut. Ouf !



Le tachymètre est gradué jusqu’à 320 km/h. les dernières GT 40 5 litres de 400 ch filaient à 300 km/h  contre 338 km/h pour les versions 7 litres 550 ch

Puis il ya la cérémonie du démarrage des 8 gros pistons qui, bien étouffés au niveau de l’alimentation et de l’échappement, lâchent encore une staccato rauque et sourd qui donne l’envie d’aller pendre ceux qui défendent la voiture électrique. Sublime et sauvage le bruit de ce gros V8 ! Alors comment ça marche une GTD40 ?

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 Bien qu’étouffé par de petits silencieux, le gros V8 Ford lâche une sonorité bestiale qui détourne les oreilles

« Plutôt bien car la voiture ne pèse que 1000 kilos et possède une très bonne suspension triangulée certes ferme mais assez confortable bien que ma voiture soit très basse. Je n’ai jamais roulé à fond avec mais je pense qu’elle dépasse les 250 km/h. En accélération, elle est plus rapide qu’une Ferrari 458. Sur la route, elle consomme étonnamment peu à vitesse normale avec 12 litres. Le point faible de cette voiture pour rouler avec, c’est la visibilité arrière nulle, la chaleur dans l’habitacle surtout aux pieds qui brûlent vraiment surtout à l’arrêt »

Ce n’est pas la voiture idéale pour partir en vacances mais en presque 14 ans d’utilisations, il a pu effectuer des milliers de kilomètres avec. Il est habitué à ce que la vision de sa voiture provoque au sein de la circulation.

Des projets immobiliers et beaucoup d’autres idées l’ont poussé à vendre sa Cobra et il n’est pas dit qu’il ne se sépare pas de la GT40. Mais pas question de s’arrêter à créer des magazines, rouler avec des voitures passion ou faire autre chose d’aussi fou. « Je n’ai pas de limites à mes rêves » avoue-t-il. Il réfléchit et rajoute « Pas question non plus de m’arrêter de travailler puisque je ne n’ai jamais commencé. Il y a 40 ans que je m’amuse » Nous aussi.



Les glaces ne se baissent pas et l’évacuation de l’air chaud est assez succincte

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Jeudi 27 juin 2019

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