Les Essais de Patrice • Cadillac

Cadillac Eldorado 1978 : la fête est finie

1978 est l'année de la dernière grosse " Eldo", la plus colossale des Cadillac. La fin d'une époque.



Le millésime 1978 est revenu à une silhouette plus discrète (en plastique !) et moins chargée après les excès de 1971 à la calandre à barres verticales

Interminable porte à faux arrière dont les roues ne sont plus carénées, se terminant pas des feux rouges oblongs



Il faut vraiment tendre l'oreille pour percevoir le murmure des énormes 8 pistons qui minaudent autour de 1500 tr/mn à l'allure tranquille à laquelle nous nous déplaçons. Le corps mollement bercé par la suspension élastique de l'Eldorado portée par des barres de torsion à l'avant et un essieu arrière à niveau pneumatique constant. Au sortir de cet essai en reprenant mon cabrio chaussée de 20 pouces, j'ai cru rouler sur les jantes !

Traction avant

Peu imaginent en voyant cette colossale américaine qu'il s'agit d'une traction avant. GM s'était lancé dans la traction avant en 1966 avec la Toronado dont fut extrapolée la Cadillac Eldorado dès 1967, modèle haut de gamme de la marque de luxe Cadillac. Avec presque une tonne sur les roues avant à cause de l'énorme V8 7 litres sur les 2300 kilos à vide avoués par ce dinosaure, cette technologie innovante pour les Américains ne fut pas facile à maîtriser.

Pourtant, l'Eldo ne s'en sortit pas si mal au plan dynamique même si aidée par puissants freins à disque sur les roues avant, elle n'était pas une sportive pour autant. Il faut rouler cool avec. Ce type d'Eldorado perdura jusqu'à 1978, avant de prendre une taille plus raisonnable avec un "petit " 5,7 litres.

Déjà le millésime 1978 était revenu à un moteur de 7 litres de cylindrée contre 8,2 litres en 1976 ! Hélas, avec pour lutter contre la pollution et la consommation, c'était lié à une brutale chute de puissance tombant à 183 ch SAE (150 DIN) contre 400 chevaux en 1970 !



Un gros V8 de 6964 cm3 alimenté par un carburateur 4 corps Rochester dont la puissance avait été réduite au fil des années de 400 ch à 183 ch SAE !

D'origine française

Francis possède cette Eldorado depuis une quinzaine d'année. " Elle date de janvier 1978 et a été vendue par GM France dont elle possède la plaque. Il parait que son premier acheteur habitait en Corse ce qui m'étonne car ses dimensions n'en font pas la voiture rêvée pour les routes de l'ile ! Quand je l'ai achetée en Bretagne, elle n'avait que 90 000 km contre 130 000 km aujourd'hui ce qui est peu pour la mécanique qui tourne comme une horloge. Je n'ai jamais eu un problème avec, hormis l'entretien classique. On trouve facilement toutes les pièces aux USA reçues par Fedex deux jours plus tard après les avoir commandées. Je viens juste de la faire repeindre mais son pavillon n'est plus recouvert de vinyle comme lors de sa sortie ".

L'Eldorado était une voiture de luxe mais de grande série puisque le coupé 1978 à été produit tout de même à presque 47 000 exemplaires. Production hors cabriolet dont la construction avait été arrêtée à cause de la législation américaine qui souhaitait les interdire pour leur dangerosité en cas d'accident. Décision qui entraînera un record de ventes avant son arrêt.



Sièges matelassés très moelleux tendus de cuir à commandes électriques situées sur une platine chromée, moquette épaisse.

Tachymètre en kilomètres et commande au volant de boîte automatique Hydramatic à 3 rapports



Bien sûr climatisation en série et quelques gadgets typiquement US

 



Tout est fait pour impressionner le regard mais le bois est du faux bois

Phares rectangulaires depuis 1976 et évidemment rappel du blason sur les clignotants et feux rouges arrière de crainte qu'on oublie que c'est une Cadillac



 

"C'est ma première et dernière ancienne"

En 1978, il était proposé en France au tarif de 102 780 francs (environ 90 000 euros). Somme pas déraisonnable comparée à une BMW 730 ou Mercedes 280 vendues aux mêmes prix et aux 350 000 francs d'une Rolls. Bien sûr, il ne s'agissait pas de la même philosophie. Dans la Cadillac, le bois précieux est du faux bois et le chrome est souvent du vrai plastique.

En 11 ans de production, si la base est restée la même, sa silhouette a pratiquement évolué tous les deux ans. Les aficionados affirment que la plus pure est le millésime 1967 avant que la marque revienne à plus d'ostentation dès 1971 puis des formes plus cubiques en 1975 ou l'Eldo affiche pour la première fois des phares rectangulaires.

Francis aime l'Amérique, un pays qu'il visite tous les ans depuis déjà 22 ans pour se rendre à Reno assister aux course d'avions de chasse car l'aviation est sa deuxième passion. " J'ai découvert la culture américaine qui me plait et ses voitures en visitant des musées. D'où l'idée d'acheter une américaine en France pour me balader au rythme de 3 à 4 000 kilomètres par an pour les sorties entre clubs de passionnés en consommant autour de 18 litres aux 100. Je n'étais nécessairement pas orienté vers un modèle particulier ou une année spécifique. Mais celle-là ma séduit par son état, son prix très raisonnable et son esthétique. Sa forme carrée me plait et c'est un modèle qu'on voit peu par rapport à d'autres millésimes ! C'est ma première voiture ancienne et ce sera certainement ma dernière. Mais je sais déjà qu'elle restera dans la famille lorsque je serai plus là ".

 



Interminable silhouette étirée sur 5,70 m au milieu de laquelle l'habitacle semble perdu

Retour vers la sobriété

Sans se vouloir discret, ce millésime 78 dernier de la lignée des dinosaures se veut plus moins ostentatoire que les précédents avec un capot avant moins massif, une calandre à maillages plus fins et des pare-chocs moins lourds. Sa ceinture de caisse à épaules donne du mouvement à son interminable silhouette ou l'habitacle semble perdu entre ses deux immenses portes à faux avant et arrière. L'habitacle est allégé par de petits lanterneaux chargés d'améliorer la visibilité de trois quart arrière et les ailes sont découpées pour laisser apparaître toute la roue postérieure masquée sur les modèles antérieurs à 1974.

A l'intérieur, la planche de bord a gagné en sobriété avec des lignes plus rectilignes. Néanmoins, tout est étudié pour rappeler à chaque regard qu'on roule dans une Cadillac avec la reprise du fameux nom et emblème Cadillac qui s'inspirait des armoiries de la famille d'Antoine de Lamothe Cadillac (1658/1730) qui fonda la ville de Detroit notamment celui rouge, argent, bleu, blanc et or planté sur le capot juste dans le champs de vision,. Dans mes oreilles traînent les paroles de la chanson "Cadillac" interprétée par Johnny Hallyday, réorchestrées sur le tempo plus calme du V8.



C'est la première voiture ancienne de Francis et sûrement la dernière car elle lui plait tout simplement

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Lundi 13 mai 2019

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