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Hyperloop, le cinquième élément

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Par Matthieu Lauraux*. Bienvenue donc dans l'univers de la mobilité de demain, individuelle, collective, électrique, à hydrogène, autonome ou ultra connectée. Attaquons directement par la solution du jour : Hyperloop .



Il y eut le bateau, le train, la voiture puis l'avion. Mais selon Elon Musk , un cinquième type de transport de masse s'apprête à relier les métropoles voire les pays de demain : l ’Hyperloop.

Il n’est pas ici question d'une solution amenée à remplacer nos bonnes vieilles bagnoles, mais comprendre quelles technologies ou obets viendront les compléter et les améliorer. Hyperloop n'a par ailleurs aucune intention de supprimer le transport individuel que l'on connaît aujourd'hui, plutôt à concurrencer sérieusement le train et l'avion.

Hyperloolp c'est quoi ?

Technologiquement et simplement, Hyperloop est un tube aérien ou souterrain à basse pression – limitant les frottements - où sont propulsées des capsules lévitant grâce à des électro aimants, et embarquant une trentaine de passagers à des vitesses de 1.000 km/h .

Or comme le veut la légende , le projet n'est pas totalement né de la caboche d’ Elon Musk en 2012 , et sera différent en pratique .

L'idée d’un transport à très grande vitesse dans des tubes date du XIXè siècle. Dans « En l ’an 2889 »,  Jules Verne prédisait que l'humain pourrait « apprécier les tubes pneumatiques dans lesquels on voyage à une vitesse de mille miles à l’heure ». Cela a mûri avec le principe de sustentation magnétique le siècle suivant, développé à partir des années 1960 puis testé les décennies suivantes via le Transrapid allemand ou le Maglev japonais. Le premier a pris les devants, reliant l'aéroport et le centre-ville de Shanghai depuis 2004 à une pointe de 431 km/h, quand le second attend sa ligne Tokyo-Nagoya, prévue en … 2027 .

Aussi futuriste qu’il paraît , Hyperloop est cependant petit joueur face au projet américain VHSTS (Very High Speed Transit System) soumis en 1972 par la société RAND . Il prévoyait  de connecter les plus grandes villes du pays et relier Los Angeles à New York en... 21 minutes. Oui , à quelques ou 22.500 km/h de pointe. Plus proche, il y a quelques années , la startup ET3 (Evacuation Tube Transport Technologies ) visait des vitesse s allant jusqu ’ à 6.500 km/h, de quoi voyager de Pékin à New York en 2 heures.

Mais là où ces projets farfelus de « vactrain » n ’ont eu aucune suite (aspiration et vitesse supersonique étant irréalisables) , le Sud - Africain a mis à disposition sa technologie plus réaliste à tous , Hyperloop devenant un socle innovant où chacun peut y apporter sa contribution. C'est ce que l’on appelle l' open source . Ainsi ce n' est pas le projet de Musk ( trop occupé par Tesla ) , mais un ensemble de projets basés sur le document « Hyperloop Alpha » , traçant leurs spécificités en fonction des entreprises , collectivités , budgets et des lieux d'implantations . Preuve, la technologie pneumatique a rapidement été remplacée par la sustentation magnétique , et la capacité des capsules est passée d ’ une poignée à des dizaines de personnes , entraînant des infrastructures plus lourdes, comme le rappelait The Verge .

Où , comment et quand ?

Le premier projet évoqué dans le document de 2013 est une contre-attaque de Musk autant que la motivation à soutenir Hyperloop. Alors qu'enfin la Californie se décide de la dotation d'un TGV, son coût dépasse l'entendement ( 68,4 milliards de dollars ) et la vitesse serait limitée à 214 km/h. Frustré, il propose alors la réplique Hyperloop : une durée passant de 2h38 à 35 minutes (vs 7 heures aujourd’hui ou 1h20 par avion ), mais aussi une construction 12 fois moins chère, soit 4,06 milliards , avec un prix de trajet inférieur à tout autre transport . Mais la ligne LA-San Francisco n'est qu ’ un exemple.

La plus avancée des entre prises, Virgin Hyperloop One (VGO) , veut rapprocher d ’ autres villes à partir de 2021 : New York et la capitale Washington en 30 minutes via un tunnel de la Boring Company (oui, celle d’Elon Musk ), St Louis - Kansas City , Bangalore - Chennai en Inde et même Dubaï - Abu Dhabi seraient également « sur les rails » .

https://twitter.com/HyperloopOne/status/958466494311972864

Le plus enthousiasmant projet vient d ’un des vainqueurs du défi HyperLoop One Challenge 2017 : Mexloop. Il ambitionne une ligne Mexico - Guadala jara en 38 minutes (contre 4h en voiture ), et de transporter 6 millions de personnes par an dès 2020 , pour un billet de 13 à 26 euros seulement. Rivale de VGO, HTT (Hyperloop Transport Technologies) a signé une ligne Brno - Prague en République Tchèque , ainsi que des projets en Indonésie ou en Corée du Sud. 

En France, terre déjà peuplée de TGV, pas de projet signé pour l’heure . Cependant HTT construit actuellement un centre d’essais sur l’ancien site militaire de Francazal , près de Toulouse. Un second (venant de la société canadienne Transpod) projette de relier Limoges à Paris en 40 minutes (contre 3h20 en train ) . Enfin Hyperloop Lyst - projet d’étudiants - se penche sur une courte ligne Saint - Etienne/Lyon en 5 à 10 minutes (vs 45 min en train) .

On remarquera que les différents projets sont rarement internationaux et n’excèdent pas 1.000 km . À quand un EUloop reliant la Scandinavie à la Péninsule Ibérique via Paris ? Ou un Africaloop connectant les mégalopoles d’ Abidjan , Accra et Lagos et Kinshasa ? La raison tient de la limite de 1.500 km évoquée dans Hyperloop Alpha , où était privilégié un nouveau type d ’ avion supersonique pour les grandes distances. Concorde II es-tu là ?

Prudence

Au regard des multiples annonces, il est tentant de s'émerveiller. Toutefois, une myriade de causes pourrait freiner ou stopper le développement des Hyperloop.

Technologie 

C'est là où le bât blesse. L’échéance du Mexloop semble pour le moins prématurée au regard du rythme de développement de l’Hyperloop . Les premiers prototypes ont seulement démarré fin 2016, les 1.000 km /h théoriques ne sont toujours pas atteints par les prototypes actuellement à l’essai par VGO , et en sont même très loin. Le dernier réalisé en tube en date en décembre 2017 n’a pa s encore franchi les 4 00 km/ h .

Sécurité 

Qu’ils soient aériens ou souterrains, les tunnels s'abritent des conditions météo mais posent de sérieuses questions, outre celles de la gestion des températures et pressions . Comment évacuer ? En combien de temps ? VGO annonce des sorties de secours sur les capsules mais non sur les tunnels, privilégiant « un glissement ralenti vers la station suivante » . Egalement, aucun essai n ’ a encore impliqué des humains. Comment les passagers vont - ils supporter les possibles vibrations et bruits ? L ’Hyperloop devra - t - il devoir ralentir en cas d ’ échec ? Réponse en 2019 au mieux.

Acceptation de communautés 

Toute construction de réseau de transport induit ses ennemis . Autoroutes, lignes de chemin de fer LGV , aéroports et maintenant Hyperloop, les terrains parcourus par ces nouvelles infrastructures vont localement entraîner contestations d’ordre écologique type ZAD (préservation de forêts, espèce s animales, etc), ou citoyen ne (nuisances, déplacements, etc).

Concurrence 

TGV en France , Shinkansen ou Maglev au Japon, les trains vont entrer en résistance malgré leur infériorité (coût, vitesse). Le plus inquiétant est le Maglev en Chine , notamment où une ligne Shanghaï - Pékin (1.300 km) parcourue en 2 heures est en projet .

Une alternative : Arrivo

Pour les réfractaires – ou claustrophobe – à l’idée de voyager dans des tubes à 1.000 km/h et ne voulant pas délaisser le transport individuel, est née l’idée entre le transport collectif à grande vitesse et l’automobile : Arrivo. Le projet vient d’un ancien ingénieur de l’Hyperloop One , Brogan Bambrogan , associé à un ancien de SpaceX . Il marie ainsi des véhicules - autonomes ou votre bonne vieille Laguna - embarquant sur une remorque circulant sur des voies dédiées à 320 km/h , via la technologie Maglev . La fameuse dénomination « Voie rapide » y aurait ainsi tout son sens. Des modules autonomes sont aussi présents dans la vidéo ci - dessous.

Ceci combine deux mondes s’affrontant : celui de voies délimitées toujours plus efficaces et celui individuel synonyme de liberté devenant obsolète au fur et à mesure que la population devienne urbaine. On peut conduire et se laisser conduire. Aussi, pas besoin d’infrastructure totalement différente, car seulement des voies réservées seront nécessaires et non des lignes aériennes ou tunnels, la technologie étant déjà existante réside dans les véhicules et l’énergie venant des batteries. Un axe - test sera déployé à Denver (Etats - Unis) en 2018 et en cas de réussite, le réseau complet pourrait aboutir en 2021. Simultanément aux premiers Hyperloop …

Et vous, où seriez-vous prêts à embarquez ?

 

Matthieu Lauraux*. Bercé par la curiosité scientifique, soucieux d ’ améliorer notre monde, tombé dans la marmite automobile, j’ai à cœur de creuser et analyser les innovations en matière de mobilité, de véhicules à énergies alternatives ou autonomes. Le futur c’est maintenant !

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Lundi 2 avril 2018

L’avis des Petits Observateurs

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