Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Merci à José pour ce Souvenir. Je crois que tous les bagnolards ont vécu un moment comme ça au moins une fois dans leur vie…
J’ai toujours été fou d’automobile. Depuis l’âge de 10-11 ans où j’achetais les Automobile Magazine, je dévore les infos, les histoires, les anecdotes sur ce monde passionnant où le rêve se mêle à l’humain et où les rencontres peuvent marquer une vie.
Nous sommes en 99 ou 2000 je ne sais plus trop, je suis jeune commercial et j’ai le secteur de l’île-de-France. Je suis alors fervent lecteur de Sport-Auto où je contemple entre autre, en rêvant, les annonces dans les dernières pages.
Je suis régulièrement attiré par les annonces de Bardini Automobiles. Des Porsche, des Ferrari, des raretés en tout genre qui émoustillent mon imagination. Je repère une Ferrari 308 GT4 Bleue de France origine Pozzi. Je n’étais pas réellement acheteur mais curieux avant tout.
Décision est prise de ravaler mes origines modestes (qui ne sont pas marqué sur mon front mais qui peuvent être un frein à tenter ce genre de chose) et de mettre de côté ma trouille de me faire refouler de ce garage comme par le physionomiste des Bains-Douches.
Je cherche le 143 Boulevard Lefebvre dans le 15e.
Premier problème, il y a bien le 141 et le 145 mais pas le 143.
Je m’entête et voit une guitoune à l’entrée du parking souterrain d’une résidence entre les 141 et le 145… Je m’avance et demande au gentil monsieur s’il connaîtrait éventuellement un certain garage Bardini, il me dit en souriant « oui, vous êtes à côté » !
Un garage sans vitrine, en voilà une drôle d’idée.
Il m’indique le fond du parking, je m’avance à pied dans cet espèce de coupe-gorge un peu glauque et me retrouve face à une porte coulissante d’apparence très solide avec portillon, camera et interphone. Je sonne, la gâche électrique libère le portillon, et là mes amis, j’ai eu fracture retienne instantanée.
Accueilli par la poupe d’une Ferrari 355 Challenge à ma droite, j’ai devant les yeux des merveilles. Pelle mêle, une 965 3,6 Turbo à côté d’une F40 et d’une Porsche 911 2,4s bleue.
Je souris bêtement.
Je m’avance encore et j’entre dans la « pièce principale » où une Aston Martin Virage trône côte à côte avec une Miura. Des Ferrari (456,412, 246 et j’en passe) un LM002, bref je suis dans le saint des saints. Un jeune homme affable m’accueille en me tendant la main pour me saluer.
- Mon père s’excuse, mais il est avec un client qui nous prend 13 voitures, c’est moi qui vais m’occuper de vous.
13 voitures ?? Une personnalité de la télé à priori, selon ses dires.
Je lui indique venir pour la 308 GT4. Je m’approche et la dévisage, celle-ci est particulière car optimisée chez Pozzi par son ancien propriétaire.
Tableau de bord carbone, moteur un peu modifié, arceau, mais l’extérieur ne laissait rien présager du caractère sauvage de l’engin, et j’aime ça. Je me suis mis à son volant, j’étais bien, zen. Nous avons longuement parlé et m’a il m’a fait visiter cette caverne d’Ali Baba. J’ai pris congés avec un sourire qui en disait long et des souvenirs plein la tête.
Cette 308 GT4 fut un petit mensonge, mais il n’était pas dupe (je l’ai senti). La passion était plus forte.
Cette rubrique est aussi la vôtre !
Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA ! Merci.
Très belle histoire.
Se retrouver devant une vitrine de Noel.
Et quelle vitrine, et ensuite pousser la porte.
Du rêve a la réalité. Bravo José.
Très sympathique histoire, fallait oser, José !
🙂
A propos, le Blvd. Lefebvre, du nom de ce célèbre Maréchal d’Empire, Gouverneur de Paris, Duc de Gdansk et accessoirement époux d’une Madame Sans-Gêne malgré elle, ne fait-il pas partie de ce que l’on nomme couramment les Blvds. des Maréchaux mon Commandant ?
… Mes respects mon Commandant.
🙂
Nabugardavous
Exact.
Ç’était normal de craquer avec une telle voiture.
Merci pour cette belle aventure !
Je note l’adresse pour un prochain passage dans la capitale. Merci du tuyau.
Alala, malheureusement les établissements Bardini ont fermés depuis, hélas tout se perd!
L’aveu est le premier acte de contrition du pénitent.
Toutefois un péché sans capital ne saurait être qualifié de capital.
Fidèle, je t’absous par la miséricorde de Roubaudi qui délie au Café tout ce que ses apôtres délient au Garage…
POAter noster :
Notre POA, qui es aux Mieux
Que ton nom soit sanctifié
Que ta séquence vienne
Que ta volonté soit faite au Café comme au Garage
Donne-nous aujourd’hui notre Poade de ce jour
Et pardonne-nous nos audiences
Comme nous pardonnons aussi à la presse papier
Et ne nous soumet pas à la Teslation
Mais délivre-nous du Graal
Amen
Le Vicomte de Chateaubriand n’aurait pas dit mieux !
🙂
Comment ça, tous les bagnolards ont vécu un moment comme ça au moins une fois dans leur vie?…
Qui vous a dit ça?… Quand?… Vous avez des preuves?… Vous m’avez suivi? C’est ça?…
Cette rubrique est décidément un régal.
ça me fait penser à ce souvenir:
Quand j’étais étudiant à Paris en 98 ou par là, j’habitais dans le XVe, il y avait un concessionnaire Aston Martin pas très loin de chez moi ce qui fait que j’en voyais parfois, et je faisais aussi souvent un détour pour passer devant (la concession avait une petite vitrine, place St Charles si je me souviens bien).
Un jour, alors que j’allais à mon école rue Olivier de Serres, il y avait garée là une Virage Volante (rose!) , et plus loin 2 messieurs s’affairaient autour d’une DB7 qui avait visiblement un souci.
La Virage Volante était garée, porte ouverte, moteur tournant.
C’est le jour où j’ai décidé de rester honnête!
Tout simplement excellent !
Mais en culpabilisez de ce si passionnant mensonge… Que le bagnolard qui n’a jamais menti pour essayer ou ne serait-ce que monter dans une des voitures de ses rêves inavoués vous jête le premier pneu !….
Combien de fois, me suis je pointé avec ma Turbo R chez Autodrome à Cannes ou un autre revendeur de voitures de luxe, tout simplement parce que j’avais envie de rouler ce jour là dans autres choses, en leur argument que je souhaitais me séparer de ma Bentley pour quelque chose de plus sportif et je partais essayer autres 412, Espada, 308gtb QV,… Je m’arrête là, la liste de mes mensonges est si longue…
Passerez me voir à confesse…
Très joliment raconté !