Souvenirs d'Autos • Volvo

Souvenirs d’Autos (164) : Une ode à Volvo et au Voyage

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Cette aventure, que dis-je cette « épopée », m’a été envoyée par Guillaume Papillon, 19 ans, qui me dit, non sans humour « J’ai toute ma place sur POA »… Oui, Guillaume, tu as toute ta place ici et je te rappelle au passage que le premier mot prononcé par Renaud Roubaudi n’était pas « Papa » ni « Maman », mais… « Volvo » !!



 

Hiver 2008. Comme tous les ans au mois de février, mes parents et moi mettons cap sur Val-Thorens, dans les Alpes.

Depuis tout jeune, ce périple de plus de 700km me fascine, au point de ne pas en dormir la nuit précédant le départ. Comme le disait mon père, "le voyage fait parti de la semaine de vacances" et il est vrai que je trouvais ça terriblement poétique.

Du départ à 4h30 du matin, mon père me blottissait encore endormi sur la confortable banquette arrière de son Volvo qu'il avait préalablement fait tourner afin d'y réchauffer l'habitacle.

Je me revois me réveiller vers 6h sur la route aux alentours du Mans, bombardant mes parents de questions. Où sommes nous ? Avez vous croisés beaucoup de voiture ? J'étais comme dans un rêve, admirant le lever du soleil, la tête collée sur la fenêtre, bercé par le ronronnement du puissant moteur D5 de notre fidèle XC60.

Les heures passent, les kilomètres défilent, j'ai bientôt fait le tour de la playlist de mon iPod Nano. J'ai hâte d'arriver dans la vallée et d'apercevoir les monts enneigés.

Mes parents se relaient au volant, moi je rêve d'être à leur place. Pendant les pauses sur les aires d'autoroute, j'exaspérais mon père en me mettant à la place du conducteur pour "essayer" et "voir ce que ça fait" de piloter l'engin. Je le revois me dire "Guillaume ! On s'arrête pour toi, va te dégourdir les jambes dehors, ça ne te suffit pas d'être toute la journée assis ?" En fin d'après midi, nous approchons du but, le paysage est de plus en plus montagnard. Le début des ennuis, à la sortie de l'autoroute nous sommes pris dans les bouchons tant redoutés.



Il est 17h, tout le monde arrive en même temps dans la vallée, la 4 voies est toute embouteillée. Mes parents soupirent, ça n'avance pas. Nous parcourons quelques mètres puis c'est de nouveau l'arrêt complet. Ma mère relativise, "ça nous permet de regarder le paysage, à 130 sur l'autoroute on ne profite de rien"

J'observe sur les flancs de la montagne des petites routes complètements dégagées, le GPS nous hurle de les emprunter pour éviter l'embouteillage mais à chaque sortie, des barrières métalliques nous empêchent de quitter la nationale, il y a même des policiers qui surveillent les sorties. Je trouve ça étrange, papa dit que ces petites routes sont sûrement réservées pour les secours, et que nous vacanciers, ne devons pas les obstruer..

Soudains, nous arrivons à la hauteur d'une sortie fermée, sans la surveillance de policiers, dans l'herbe je remarque des traces de voitures qui passent entre la barrière de sécurité et la barrière provisoire. Mes parents sont exaspérés, la route est toujours aussi bouchée et il nous reste encore 20km avant de commencer l'ascension. Dans un élan de folie, mon père engage le 4x4 dans le champ le long de la route, nous traversons 500m dans de l'herbe plus ou moins boueuse avant de rejoindre une petite route, j'entend la boue projetée par les pneus sur la carrosserie. Derrière nous, d'autres SUV tentent d'échapper aux bouchons en nous suivant à travers champ. Nous avons donc déjoué les plans de la police. C'est l'euphorie dans la voiture, moi, du haut de mes 9 ans, trop fier de mon papa qui d’habitude est du genre à ne prendre aucun risque.

Nous roulons donc peinards sur notre petite route, traversant à plusieurs reprise la nationale congestionnée. Mais Comme toute bonne chose à une fin, après 10km de fuite, au niveau d'un pont, nous nous retrouvons nez à nez avec un barrage de police qui nous oblige à reprendre la nationale.. l'ambiance se calme, retour à la galère.

19h nous arrivons à Moutiers ! L'ascension va pouvoir commencer, la nuit est tombée, il neige depuis 15h ici, et la radio locale annonce un chaînage obligatoire à partir de Saint-Martin de Belleville. Je sens mes parents nerveux.

C'est parti dans le serpentin, dans le schéma habituel, une quinzaine de voiture à la queue coincées derrière un car qui n'avance pas très vite.. dans les rares lignes droites, certains osent doubler, mais les conditions météo refroidissent la plupart des conducteurs à tenter le diable. Avec l'altitude, je mâchouille mon chewing-gum pour débloquer mes tympans, on monte de plus en plus, le paysage devient blanc, un dépôt neigeux se forme sur la route. Vers 1500m d'altitude, toutes les voitures sont arrêtés sur les aires de chaînages, la police contrôle et ne laisse passer que les voitures équipées de chaînes.

Un policier s'approche de nous, mon père ouvre sa fenêtre "C'est bon, vous, vous pouvez y aller" je suis surpris, d'autant que notre XC60 n’est pas équipé de pneus neige !

Nous nous retrouvons seuls sur une route sinueuse couverte de neige, livrés à nous mêmes. Je me souviens que mon père effectuait des genres de « tests »  sur la neige pour voir comment réagirait la voiture. Son comportement sur la neige m’impressionnait, à chaque perte d’adhérence les 4 roues motrices s’activaient et nous permettaient de continuer à avancer sans encombres. Je voyais bien que mon père s’amusait au volant tout en restant un poil tendu sans doute en imaginant ce qui allait nous attendre plus haut dans la montagne.

Nous nous disions que cette voiture avait été conçue dans un pays où les hivers font partie des plus rudes du monde et que donc les quelques centimètres de neige sur le bitume de le dérangerait pas. La confiance retrouvée, nous avions pris un peu de vitesse et la voiture paraissait vraiment à l’aise. Au point de rejoindre quelques minutes plus tard un petit groupe d’automobiles. Je me rappelle que nous formions une petite équipe et qu’à chaque fois qu’une voiture glissait sans pouvoir avancer nous nous arrêtions tous pour la pousser et continuer l’ascension tous ensemble.

J’ai vécu l’ascension la plus amusante de ma vie, à en oublier le mal de crâne que l’altitude me donne habituellement.

Arrivés en haut il est 22h... nous avons triplé le temps habituel pour monter à Val-Thorens

À la sortie de la voiture, je suis exténué. Le voyage m’a fatigué mais je suis fier de notre voiture qui nous a permis de gravir la montagne alors que d’autres sont encore bloqués par les conditions météos. Décidément les technologies XDrive et Quattro ne sont pas aussi fiables que dans les publicités car oui, n’en déplaise à AudiMan Fréour, il nous est arrivés de s’arrêter pour pousser une A4 quattro bloquée sur 5cm de neige… Bref notre voiture est garée sur le parking au milieu d’autres complètement recouvertes de neige, ou d’autres salies par un mélange de sel et de neige fondue. Les vacances vont enfin pouvoir commencer, et j’ai déjà une hâte, c’est de remonter dans le Volvo pour vivre la route du retour.

Aujourd’hui j’ai 19 ans, cette histoire a 10 ans et j’ai maintenant la chance de conduire à mon tour le Xc60 de mon père.

Je n’ai pas encore beaucoup d’expérience, mais je peux déjà vous dire que c’est la voiture de ma vie. Ce n’est pas forcément la plus jolie, ni la plus fun pour frimer devant les filles, ni la voiture puissante dont tous les jeunes garçons rêvent à mon âge. Mais c’est certainement la voiture la plus rassurante du monde, elle m’a emmené partout avec sérénité, sous des pluies torrentielles, sur de la neige, dans des bains de boues avec un van en concours hippique.  A chaque fois nous nous en sommes tirés alors que d’autres y sont restés. City safety m’a même sauvé une fois en s’activant alors que j’allais rentrer dans une camion dans un rond point.

Que demander de plus d’une voiture ?

 



Cette rubrique est aussi la vôtre !

Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA ! Merci.

 

 

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  • Type de véhicule
  • SUV

Vendredi 16 février 2018

L’avis des Petits Observateurs

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