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SUV : Les envahisseurs ?

Carte Blanche à Teddy Arzuffi. Rassurez vous, il n’est pas question de parler de David Vincent. Cependant, affirmer que les SUV envahissent le marché automobile n’est pas un propos exagéré. Pas un grand constructeur ne dispose d’un SUV et pas un segment n’est épargné. Une telle déferlante semble cacher une certaine homogénéisation et restriction de l’offre automobile.Capture d’écran 2017-08-25 à 14.58.27



Depuis quelques années, l’industrie automobile a entamé une révolution dans sa façon de concevoir des véhicules. MQB, EMP2, CMF, CMA... Sous ces codes barbares se cachent de véritables bijoux technologiques. Il s’agit en effet des noms donnés par les géants du secteur à leurs plateformes modulables. Le but du jeu est simple : proposer plusieurs modèles, aux silhouettes et gabarits différents, le tout sur une base technique identique.

LA PLATEFORME MODULABLE EMP2 du groupe PSA
LA PLATEFORME MODULABLE EMP2 du groupe PSA



Un véritable progrès ?

Ainsi, il est possible de réduire drastiquement le coût d’achat des composants et, plus généralement, les coûts de fabrication. L’objectif final étant de dégager des moyens financiers conséquents pour la Recherche & Développement concernant la conduite autonome ou les motorisation du futur.

Depuis le premier Nissan Qashqai en 2007, l’offre des véhicules 2 roues motrices au look de tout-terrain, communément appelés SUV, est exponentielle. Les lancements tous-azimuts de ces derniers trimestres et les prévisions de croissance de ce segment en Chine, premier marché mondial, n’augurent rien de surprenant pour les années à venir : il y aura des SUV partout.

De plus, de nombreux constructeurs pratiquent une rationalisation de leurs gammes et renoncent à renouveler des véhicules plus originaux générateurs de trop faibles volumes. Les déclinaisons 3 portes de plusieurs citadines ou berlines compactes ne sont plus proposées, cabriolets et coupés ont été rayés de certains catalogues et même les monospaces, pourtant en vogue il y a une quinzaine d’années, passent à la trappe ou se « SUVisent ».

Le Renault Espace, pionnier de la catégorie des monospaces, a fait des concessions pour adopter des codes stylistiques propres aux SUV.
Le Renault Espace, pionnier de la catégorie des monospaces, a fait des concessions pour adopter des codes stylistiques propres aux SUV



Ainsi, toute personne s’intéressant à l’automobile se trouve confrontée à paradoxe : alors que les constructeurs sont capables de produire sur une même base technique pouvant accueillir indifféremment des motorisations thermiques, hybrides ou électriques, des berlines, des coupés, des SUV ou des utilitaires, leurs gammes sont de moins en moins diversifiées. Nouvelle Polo, nouvelle Ibiza, Fabia, Clio, Mégane, 308, Astra... :  elles toutes ont fait l'impasse sur une offre 3 portes. Peugeot RCZ, 207cc, 308cc, Renault Mégane Cabriolet, Renault Laguna coupé, BMW Z4... tous ces véhicules de niches n'ont pas été reconduits.

 Un secteur dans lequel la prise de risque doit être de plus en plus limitée

Une raison à ce paradoxe tient en l’hyper concurrence qui existe dans l’industrie automobile. Conformément à la théorie économique libérale, les plus forts sont appelés à grossir en rachetant ou en éliminant les plus faibles. C’est ce qui arrive avec la création de « poids lourds » tels que le groupe Volkswagen, GM, Ford ou l’alliance Renault-Nissan.

Face à la révolution technologique qui s’annonce, les constructeurs doivent investir des dizaines de milliards d’euros et donc s’assurer des revenus avec des véhicules qui se vendent en masse. De plus, toujours dans une logique budgétaire, les constructeurs se mettent à dessiner et concevoir des « voitures mondiales » qui doivent plaire autant aux européens qu’aux américains ou qu’aux asiatiques. Face à une telle diversité culturelle et quand bien même les constructeurs cherchent à créer des identités stylistiques fortes et inimitables, les risques doivent être limités et mesurés.

Vers une revanche des berlines ?

Malgré ce constat peu réjouissant, un espoir peu naitre avec une catégorie qui ne cesse pourtant de perdre des parts de marché depuis plus d’une décennie : les berlines « traditionnelles ». Véritable porte-étendard de la gamme d’un constructeur, la berline n’a tout d’abord jamais été supprimée de son offre. Certes, certains constructeurs tels que Citroën ou Nissan n’en proposent plus en Europe, mais ils continuent à en proposer sur d’autres marchés.

La berline Citroën C5 continue sa carrière en Chine sous une carrosserie rajeunie.
La berline Citroën C5 continue sa carrière en Chine sous une carrosserie rajeunie.



Deuxièmement, les berlines ont, du moins pour l’instant, toujours survécu aux modes. Troisièmement, les dernières berlines s’inspirent quelque peu des coupés, proposant ainsi un style réinventé et beaucoup plus dynamique malgré une longueur généralement supérieure à 4,7 m. Enfin, quant à leurs dérivés breaks, l’aspect pratique a été légèrement sacrifié là aussi au profit du style.

Opel Insigna Sports Tourer, la version break de l'Insigna Grand Sport
Opel Insigna Sports Tourer, la version break de l'Insigna Grand Sport



Face à la déferlante SUV, peut-être que ces berlines réinventées trouveront un nouvel intérêt auprès des acheteurs particuliers, et non plus seulement auprès des flottes d’entreprises. Dans une société où le conformisme et le politiquement correct deviennent la norme, un peu de d’audace et de folie seraient les bienvenues. Elles le seraient d’autant plus si elles proviennent d’un secteur économique qui fait injustement l’objet de vives critiques !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mardi 12 septembre 2017

L’avis des Petits Observateurs

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