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BMW Lover

Carte Blanche à François Turon, petit observateur de 35 ans, marchand automobile de son état et amoureux de la marque à l'hélice. Il nous explique pourquoi.

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Chers petits observateurs, si je me risque à l’écriture de cet article, le soumettant par là même à l’intransigeance de vos jugements implacables, c’est parce que j’ai obtenu de POA la fameuse carte blanche, qui offre tribune dans le saint des saints, à son heureux détenteur.

L’occasion pour moi de me présenter brièvement.

Je suis l’archétype du bagnolard©, cet enfant dont les parents découvrent avec stupeur, sans aucun antécédent, l’amour immodéré pour des carrosseries rutilantes, des jantes indécemment dimensionnées, des moteurs hors de toutes considérations raisonnables, et des tarifs hors de porté. Celui-là même qui garnit copieusement ses cahiers d’écoliers d’esquisses de modèles, qui maîtrise parfaitement premier rapport et marche arrière autour de la pelouse familiale à 10 ans, et qui finit par n’axer ses différents examens qu’autour de la cause automobile. De ceux que d’aucuns qualifieront de fous, ou tout au moins d’éternels incompris.

Ma première voiture fut une Nissan Micra 1.3 de 1993. Cette merveille japonaise bourrée de technologies avant-gardistes (oui elle avait la direction assistée) au regard de batracien, m’apportait mes premiers frissons automobiles. La malheureuse devait avouer rapidement, après un regrettable tête-à-queue sur départementale inondée, ses faiblesses en matière d’étanchéité une fois couchée dans le fossé. Mais que pourrais-je décemment reprocher à une auto qui venait de me sauver la vie ?!

La seconde troqua l’insipide badge SLX , contre un furieux VTS. Certes elle était jaune, certes c’était une Citroën C2, mais les vocalises à 7200 tours et ses performances devaient me combler pendant près de trois années. Puis les sirènes allemandes vinrent me séduire : deux A3 TDI 140, Ambition puis S-Line, me convertirent à la rigueur germanique. Je me dois de confesser que je fus de ceux qui vouaient vénération à Audi.

Puis un beau jour, touché par la grâce, je me décidais à pousser les portes d’une concession BMW. De cet instant où j’accédais à la connaissance universelle, plus rien ne serait plus jamais comme avant.

Bien sûr, mon grand-père avait possédé une "Bm" 320i eighties aux 6 cylindres mélodieux et aux sièges moelleux comme des parpaings, mais je n’étais pour autant en rien spécialiste de la marque. Et pourtant…. je devenais successivement le propriétaire d’un coupé 320d E92, d’une 330d E90 et d’un 530d E61. Aujourd’hui je conduis un break F11, toujours en 6 cylindres diesel 3.0 litres.

Évidemment vous allez me dire, comment quelqu’un qui se prétend amoureux de l’automobile peut s’afficher dans un break obèse ?! Il est entendu qu’il ne dispose pas de l’élégance d’un coupé ou encore d’une berline, mais il demeure un break pour chasseur au long cours de premium roulant des mécaniques, comme pour pêcheur, aussi bien de retraits de points, que des vicissitudes auxquelles ses performances invitent.

La symbiose parfaite d’une automobile n’est-elle pas d’offrir confort et luxe à ses occupants, espace disponible, capacités de chargement et de tractage dantesques, et plaisir de conduite avec des accélérations à même de taquiner Mégane RS aux lumières bleues psychédéliques et hells angels prétentieux ?

Mais alors pourquoi pareille ode en faveur du constructeur aux hélices ?

Tout simplement parce qu’il est encore l’un des rares à promouvoir et entretenir le mythe des sensations de conduite. Quand tant de concurrents y compris allemands, privilégient une ambiance délicieusement ouatée mais tellement aseptisée, à bord d’une BMW vous êtes encore connectés en permanence à la route.

Comment ne pas glorifier un motoriste apte à animer au cours de son histoire, avions, autos et motos, et qui est capable de proposer toujours plus de puissance pour moins de consommations et moins d’émissions. Evidemment c’est aujourd’hui la tendance du marché, évidemment sur le papier, les performances se jouent dans un mouchoir de poche, et les transmissions intégrales font merveille. Mais à puissances équivalentes, vous ressentez encore à leur volant le fameux « coup de pied au cul », charme désuet d’un autre temps, qui fait tellement défaut à d’autres modèles aux accélérations si parfaitement linéaires qu’elles en deviennent sans saveur. Vous avez entre les mains cette magnifique andalouse dont l’arrière train se dérobe avec élégance, sous la caresse (ici de la pédale de droite) d’un trop présomptueux poilu aux ambitions maladroites.

J’irais dans cette folle surenchère jusqu’à avancer que le design bavarois est aujourd’hui plus expressif que celui des productions d’Ingolstadt. Les calandres se font toujours plus acérées, les regards toujours plus froncés, les angel eyes toujours plus perçants. Ne nous voilons pas la face, les BMW sont conçues pour procurer une terreur sans nom aux malheureux automobilistes qui les voient surgir dans leurs rétroviseurs. Lesquels en difficulté respiratoire essaient de libérer la chaussée par tous les moyens, tantôt se jetant dans les fossés, ou encore en empruntant des bretelles de sorties non prévues à leurs parcours.

On peut évidemment remettre en cause quelques traditions stylistiques familiales, comme le douteux choix d’illumination ambre des instruments de bord, mais chez BMW un compteur reste un compteur. Et même si les dispositifs Black Panel les dématérialisent au profit d’un affichage digital, aiguilles et graduations continuent de respecter la signature de la marque. Là où d’autres sombrent dans le sapin de Noël, l’instrumentation demeure cet outil de mesure si crucial qui se doit de respecter les codes de la haute horlogerie. Pour permettre encore, de différencier une Casio de collégiens d’une Tag Heuer Carrera.

Vous l’aurez compris, cette envolée lyrique aussi passionnée que subjective n’a pas vocation à convertir ou à bousculer vos certitudes. Il s’agit simplement du témoignage d’un chevalier solitaire, héros des temps modernes (si cela venait à vous rappeler vaguement une série avec une bagnole qui parle c’est normal) satisfait de sa monture, et qui ne la prêterait pour rien au monde !

François Turon, bagnolard et petit observateur fidèle.

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Mercredi 2 août 2017

L’avis des Petits Observateurs

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