Les Essais de Patrice • Volkswagen

Volkswagen Arteon : le chic allemand ?

Par Patrice Vergès. " Ça fait cher pour une Volkswagen " a grimacé un confrère journaliste en apprenant le prix de vente de l'Arteon. Sa phrase m'a immédiatement plongé dans un abîme de réflexions existentielles du genre " Pourquoi une Voklswagen ne serait pas chère ?"
 

L'Arteon affiche une sacrée allure de faux coupé


 

Dans sa version R-Line, l'Arteon est chaussée de jantes de 19 pouces Montevideo qui accroissent sa sportivité


 

Dans sa version R-Line, l'Arteon est chaussée de jantes de 19 pouces Montevideo qui accroissent sa sportivité



C'est certainement pour défaire cette perception que Volkswagen ne la nomme plus Passat CC mais Arteon qui nourrit l'illusion qu'il s'agit d'une autre voiture. Chez VW tous les modèles dont le nom se termine par "on" comme la Phaeton et la Phideon réservée aux Chinois sont des voiture prémium. Chère l'Arteon ? En gros 10 % de plus que la berline Passat à équipement plus ou moins égal. Contre cette somme, on dispose d'une voiture plus statutaire à la silhouette de faux coupé, mode instaurée par Mercedes avec sa CLS qui semblait avoir fondu sous le soleil.

Plus exclusive

La Volkswagen Arteon se veut plus exclusive que la Passat puisqu'il ne devrait pas s'en vendre plus de 2000 par an contre 14 000 berlines dans notre beau pays macronisé. C'est pratiquement aussi cher que quelques-unes de ses concurrentes nommées Audi A5 Sportback, BMW Série 4 gran Coupé voire Mercédès Classe C. Mon doigt tatillon en tâtant les matériaux moussés de son habitacle, n'a pas trouvé grande différence avec ceux des marques dites prémium. Il faudrait être d'aussi mauvaise fois envers les Audi que l'est notre cher Premier Ministre Audi-Man pour en trouver une légère.

C'est bientôt les vacances et je ne vais pas vous assommer avec les chiffres. Mais sachez que l'Arteon est plus longue de 9 cm, plus large et à peine plus basse que la Passat dont elle est dérivée bâtie de surcroît sur un empattement plus long. Ça nous donne un sacré bestiau long de 4,86 m et comme son rayon de braquage de 11,9 m n'est pas son point fort, si vous faites de la ville, une Mini serait plutôt conseillée.

De la place pour les jambes

C'est vrai que cette voiture a une sacrée l'allure et le nombre de regards qu'elle détourne prouve que VW a su combiner le charme et un certain coté statutaire voire ostentatoire voulue par la calandre en forme de winglet d'ailes d'avion sans tomber dans l'excès de certaines Renault prémium. Livrée de série avec des jantes de 18 pouces ou uniquement en 19 en finition R-Line voire en 20 pouces optionnelles, la voiture gagne indiscutablement en agressivité et exclusivité. Mais aussi en stress car avec les 20 pouces joliment appelées Rosario Graphite (1200 euros) de couleur noire, se garer le long d'un trottoir sans les rayer devient un exercice périlleux.
 

Planche de bord très sobre débarrassée de boutons est empruntée à la berline. Dommage !



L'accès à bord est facile et il y a beaucoup de place dans le coffre et encore plus dans l'habitacle. S'il vivait aujourd'hui, le général de Gaulle aurait peut-être délaissé sa DS contre une Arteon car il pourrait étendre ses longues jambes à l'arrière. Je ne sais pas si de Gaulle avait de l'arthrose cervicale mais il se fait que j'en aie et la courbure très prononcé du pavillon qui meurt en pente douce m'a obligé de me dévisser la tête ce qui m'a fait mal. VW pense vendre 80 % de ses Arteon en voiture de société et j'imagine que pas mal de PDG voyageront assis à l'arrière de leur voiture conduite par un chauffeur. Ceux mesurant plus de 1,80 m trouveront son accès à bord plus difficile. Mais elle si belle que ça en vaut la peine.
 

Beaucoup de volume à l'arrière. Remarquez les glaces sans montant et la courbure de la custode



Ah, l'écran tactile !

VW nous a fait un long laïus sur cette voiture communicante avec son Smartphone. Bientôt si j'ai bien compris, on pourra la démarrer à distance voire la prêter en se passant de clé de contact et actionner en avance le chauffage comme une voiture électrique. C'est bien mais ça ne m'impressionne pas. Je préférerai qu'on travaille à une voiture qui détecterait légalement les radars.

Cela dit son équipement technologique et de haut niveau avec des aides à la conduite prédictifs et tout est fait à son bord pour vous sauver la vie en cas d'accident. Merci VW ! Comme d'habitude, je n'ai pas affectionné l'écran central digital qui multiplie le nombre de mouvements tactiles pour effectuer une simple manip qui demandait avant un seul geste. Et baisser la radio sans le son du GPS exige un niveau d'intelligence que je n'ai pas. J'ai donc écouté la radio par force.
 

rappels du GPS face au conducteur. Les aiguilles sont digitales



J'imagine que l'acheteur de ce genre de voiture doit avoir suivi un cours de formation de la part de son vendeur avant de prendre livraison de sa voiture. Pour être franc, j'ai aussi un peu regretté qu'elle soit équipée de la même planche de bord que celle de la berline. C'est ce qu'on voit le plus dans sa voiture lorsqu'on la conduit.

De 150 à 280 chevaux

Et les moteurs ? Plusieurs blocs essence dont un inédit 1500 TSI Evo de 150 chevaux épaulé par un 2 litres de 190 et 280 ch. Livrable uniquement en 4 roues motrices, dans cette motorisation, l'Arteon est une grande et splendide grande routière. Mais par moment je me suis demandé où étaient passés les 280 ch mais pas son malus fixé à 3473 euros. Je me suis retourné vers la classique TDI 150 chevaux qui devrait être la motorisation la plus vendue devant le 190 ch et le 240 BiTdi de 240 chevaux.

Deux petits points m'ont chagriné. Pourtant, je n'étais pas de mauvaise humeur, ce jour là. D'abord mon oreille a trouvé le TDI un peu trop sonore dans une voiture aussi classieuse malgré le pack Acoustique (glaces plus épaisse facturées 750 euros). Ensuite, j'ai remarqué que la boîte DSG 7 rapports semblait moins réactive que dans ma mémoire. C'est vrai que l'Arteon est lourde (1700 kilos). Mais peut-être est ce le fait que ce qu'on trouvait génial il y a 10 ans est rentré dans le rang face aux nouvelles vraies boîtes auto intelligentes à 8 ou 9 rapport essayées depuis. Cela dit, on ne peut conseiller que cette option sur ce genre de voiture dont le confort, l'agrément, la tenue de route, l'agilité sur les petites routes et la qualité de finition m'ont emballé.
 

Le dessin de la signature lumineuse rappelle les winglets montés en bout des ailes d'avions





Le prix de l'exclusivité

Si j'ai commencé par les prix, autant terminer par ces derniers. Si la gamme commence à 37 800 euros, il faut débourser 46 680 euros pour conduire une TDI 150 ch en finition Élégance ou R-line avec une DSG et bien plus de 60 000 euros pour une BiTDI 240 ch R-Line Exclusive avec quelques options dont le liste est copieuse mais tout de même moins longue que celle de chez BMW. Et bien je vais vous le dire sans pasticher une pub, c'est parce qu'elle le vaut bien !
 

On peut choisir plusieurs dessins de jantes en 19 ou 20 pouces. Remarquez la taille hyper réduite des ailes avant comparées au capot très enveloppant


 

Exclu communauté POA : un lavage programme 5 (valeur 17 euros) offert pour un premier achat de 35 euros avec le code POA35 !

Mercredi 28 juin 2017

L’avis des Petits Observateurs

Soyez le premier a commenter

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire