Les Essais de Patrice • Fiat

Fiat 124 Spider 2016 digne héritière ?

Par Patrice Vergès. Très significatif. Fiat construit son avenir en utilisant des noms des modèles du passé ! Après la 500 voici le tour de la Fiat Spider 124 qui joue, comme sa petite sœur, sur le chapitre de la séduction et de l'émotion.
 

Fiat s'est beaucoup servi de son ancienne 124 Spider pour promouvoir la nouvelle



Bien sûr, dès qu'on évoque ce Spider, on a tout de suite droit au commentaire qui fâche. "Non, ce n'est une vraie Fiat, oui, c'est une Mazda rebadgée !" Des mêmes qui ne s'émeuvent pas le moins du monde qu'une Audi A3 soit une Golf voire une Seat Ibiza mieux emballée. C'est vrai, le Spider 124 est dérivé de la Mazda dont il se distingue par sa carrosserie totalement différente (sauf le pare-brise), sa mécanique 100 % Fiat, des rapports spécifiques de boîte de vitesses et des réglages différents de suspension. Partager à deux les frais d'études et de fabrication a permis la naissance de ses deux voitures plutôt que de n'en avoir aucune ! En effet, le marché du cabriolet et du spider est en chute vertigineuse avec des ventes divisées par quatre depuis 10 ans en Europe. Les acheteurs veulent des SUV, plus des cabriolets !
 

La nouvelle Fiat 124 reprend certains codes de l'ancienne notamment au niveau du dessin de la calandre et des portes



Héritage stylistique

Pour mieux vendre son nouveau spider, Fiat utilise beaucoup l'image de l'ancien que nous avons essayé récemment sur POA en inventant une légende autour. Une voiture fort sympathique mais qui fut loin d'être un mythe car elle ne s'est pas beaucoup vendue en Europe. D'ailleurs, comme pour son aînée, Fiat mise beaucoup sur les Américains pour acheter son Spider.

Esthétiquement, chacun ses goût. Il y a ceux qui préfèrent la MX-5, d'autres le Fiat légèrement plus long de 13 cm (4,05 m) surtout au niveau du mufle avant qui s'inspire de l'ancien 124 avec son double bossage de capot imposé, à l'époque, par les deux carburateurs. Plus de carburateurs aujourd'hui mais une injection qui coiffe le 1,4 l MultiAir de 140 chevaux gavé par un turbo.
 

La 124 est amusante à conduire car très réactive dans son comportement



Cette mécanique bien connue dans le groupe, avoue un peu plus de puissance que le 1,5 atmosphérique de 131 ch de la Mazda et surtout un couple plus costaud de 240 Nm. Hélas, en dessous de 2200 tours, il est totalement amorphe. C'est un peu énervant en ville lorsqu'on veut reprendre à bas régimes, sans jouer de la boîte de vitesses dont la minuscule commande est géniale par sa précision et son toucher. Dès qu'il est en action, il offre de bonnes accélérations (0 à 100 km/h en 7,5 s) et des reprises énergiques sans dépasser une consommation de 8 litres aux 100.

 
 

Le 1,4 l turbo de 140 ch manque un peu de nerfs à bas régime
Le 1,4 l turbo de 140 ch manque un peu de nerfs à bas régime



Sa sonorité est agréable quoique bien étouffée, voire trop. Mais il est vrai que je sortais de l'essai du spider Alfa Romeo 4 C dont le moteur claque fort aux oreilles. Les 170 chevaux de la version Abarth devraient donner plus d'agressivité à cette mécanique qui en manque un peu mais à un tarif ô combien plus élevé et guère justifié (40 000 euros).

Amusante et réactive

Je ne suis pas assez bon pilote pour apprécier la différence subtile de comportement entre la Mazda et la Fiat comme certains de mes confrères. Mais cette propulsion bien équilibrée apparait amusante à conduire. Très réactive, assis au raz de la route, elle procure de jolies sensations de pilotage sans être un tape-cul. On sait que c'est un poids très réduit (1050 kilos) avec un rapport des masses quasi parfait de 50/50 lié à un centre de gravité très bas qui permettent ce comportement joueur.

C'est ce qui a aussi imposé des dimensions aussi ramassées. Sincèrement, vu mon gabarit (1,87 m), je ne suis pas à mon aise derrière le petit volant de la Fiat voire de la Mazda. 3 ou 4 cm me manquent en longueur et autant aux coudes. Certes, davantage de largeur aurait accru son poids mais aurait permis de glisser des vide-poches dans les portières car le Spider manque cruellement de rangements. Je sais, c'est une voiture passion plutôt que raison mais passé l'émotion, on doit vite la détester tant elle n'est pas pratique. Pour ceux qui voudront partir avec en vacances, le coffre de 140 litres exigera une galerie de malle. Son aînée était bien plus habitable.

Voiture image !

La gamme des prix de la Fiat 124 Spider 2016 débute à 25 990 euros (malus de 900 euros) pour s'achever à moins de 30 000 euros pour la Lusso Plus (GPS, caméra de recul, phares adaptatifs à led) qui devrait être la version la plus vendue. Soit légèrement plus chère que la Mazda, ce qui n'est pas un problème car les deux marques ont leur clientèle spécifique.

Fiat mise davantage sur des acheteuses de Fiat 500 découvrable séduites par la vision du Spider derrière la glace du show-room que sur des anciens possesseurs défroqués de MX5.   Prudent, face à la crise du cabriolet, l'Italien refuse de donner des chiffres de vente. Même s'il n'en vendra pas beaucoup sur notre marché, le Spider sera très positif, formidable voiture image pour la marque qui renoue avec l'heureuse époque où elle faisait rêver les acheteurs par la diversité de sa gamme comprenant plusieurs coupés et cabriolets. Il n'y a pas que la 500 dans la vie !
 

Il faut 3 secondes pour la décapoter et guère plus pour verrouiller la capote


 

La planche de bord est la même que celle de la Mazda. Les rangements sont peu nombreux


 

Si vous partez quelques jours en vacance, voyagez léger !



 
 

1968 Fiat 124 Spider and 2017 Fiat 124 Spider


 

2017 Fiat 124 Spider and 1968 Fiat 124 Spider


 

1968 Fiat 124 Spider and 2017 Fiat 124 Spider



 

 

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Mercredi 6 juillet 2016

L’avis des Petits Observateurs

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