Souvenirs d'Autos • Ford

Souvenirs d’Autos (82) : La Ford Taunus et les tambours des Alpes

 Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Merci à Guy, fidèle Petit Observateur, qui nous revient avec une nouvelle histoire familiale. À lui la parole :

Nous sommes fin 66, début 67. Mes parents décident de remplacer l'Ariane qu'ils venaient de céder. Rien dans la production française de l'époque les séduit. Ils jettent leur dévolu sur une Ford Taunus 17 M super, blanc cassé,  intérieur skaï/tissu rouge grenat, ma foi d'un bel effet, moteur V4, essieu AR rigide, suspension à lames et (malheureusement équipement électrique en 6 volt).

Ford Taunus

 

La commande est passée chez l'agent Ford d'Asnières et la livraison intervient début juillet 67. Le topo de prise en main est succinct ; à vrai dire à cette époque, il n'y a que l'autoradio BLAUPUNKT monté de série qui nécessite une accoutumance ainsi que le petit bouton poussoir en bout de levier de vitesses sur lequel on doit appuyer en même temps que l'on passe la marche AR. Nous sommes à un mois des vacances, alors, en attendant, quelques balades pour vérifier que tout va bien et effectivement tout va bien. Août arrive et voila la sainte famille au départ. Le V4 ronronne tranquillement, la voiture est grande et confortable donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes automobiles.

Le 2è jour, la montagne se profile et le col du Mont-Cenis est facilement escaladé ; les premiers kilomètres de la descente défilent tranquillement quand tout à coup, sur un léger freinage la belle Taunus nous fait une jolie ruade. Le mustang qui sommeille en elle se réveillerait-il tout à coup ? Surpris et un peu inquiet, mon père s'arrête et tout le monde descend (sauf le chien qui continue de dormir).

Inspection du carrosse ; mon grand-père qui s'y connaît en usinage de pièces mécaniques, mais pas en mécanique auto y va de son avis ; mon père qui ne maîtrise pas l'usinage mais a de solides notions de mécanique auto tâte une roue arrière ; si elle n'était à la verticale on y ferait cuire un œuf dans l'odeur du corindon brûlé.

Que faire ? laisser refroidir c'est sûr puis repartir jusqu'à Susa et là, aviser. Oui mais, il ne faut plus toucher aux freins, alors, la descente au frein moteur exclusivement et un père muet comme une carpe élargissant ses trajectoires le plus possible.

Nous arrivons à Susa ; pas d'agent ni de concessionnaire FORD, alors on trouve un garage en bord de route et on explique. Le mécano comprend au quart de tour, monte la voiture sur le pont, ôte les roues, démonte les tambours pour s'apercevoir que le réglage d'approche des garnitures n'a jamais été fait et qu'elles frottent constamment. Rectification de l'erreur et mon père n'a plus jamais été ennuyé avec les freins de l'allemande. Quant à la sacro-sainte moyenne, elle en avait pris un tel coup dans l'aile ce jour là que personne ne s'est  jamais avisé de mettre le sujet dessus.

Cette voiture a fait le bonheur de mes parents jusqu'en 1976 puis ils l'ont vendue à l'un de mes copains de lycée, non sans que mon père, lassé de devoir constamment rectifier les vis platinées (à cause du système en 6 volt) lui ait implanté un boîtier d'allumage électronique qui supprimait le problème.

Cette rubrique est désormais aussi la vôtre. Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion.  On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA ! Merci.

 

 

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Vendredi 25 mars 2016

L’avis des Petits Observateurs

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