Souvenirs d'Autos • Porsche

Souvenirs d’Autos (59) : Guy Béart savait compter !

Par Thibaut Chatel. 1977. Grâce à Bob Soquet, directeur artistique chez RCA, j’apprends par mon frère Philippe que Guy Béart cherche un secrétaire. Je me présente dans les bureaux de disques Temporel à Saint-Cloud (en fait sous la maison du chanteur) et je suis engagé.

03apres

 

Si ma mémoire est bonne, j’étais payé à l’heure et on me remboursait des indemnités kilométriques pour ma Fiat 500 avec laquelle je faisais beaucoup de courses pour Guy Béart.

Je dois dire que je suis très bien traîté par les deux secrétaires qui tiennent la boutique et par Guy Béart qui est un monsieur très poli. Même si parfois il me confond avec mon frère Philippe et me dit « Vous qui jouez de la guitare, vous montrez bientôt avec moi sur scène ». Ma réponse est toujours la même : « Guy, c’est mon frère qui joue de la musique, moi, je ne suis pas musicien… »

De temps en temps, nous sommes invités à monter à l’étage et à partager son repas (d’ailleurs fort bon) dans la cuisine. Là, nous avons droit à un cours de Show Business, moitié intéressant, moitié énervant. Parfois, comme glissant sur le parquet de l’immense salon, je croise une jeune adolescente ultra-sublime (elle est plus jeune que moi), qui s’appelle Emmanuelle et qui fait comme si je n’existais pas. Un peu vexant, mais bon, c’était peut-être de la timidité.

Donc, je fais un tas de choses. Des courses, je vais déposer la Porsche 911 de l’idole chez Sonauto (une Targa de 1973), je vais rechercher le Combi VW des musiciens au garage après la révision, je dépose des disques chez Madame Pompidou ou chez Louis Leprince-Ringuet. C’est marrant et varié. Pourtant, un soir, je vais apprendre à mes dépends que Guy Béart est ingénieur de formation et qu’il calcule à la vitesse de l’éclair !

Un soir donc, je suis chargé de le ramener chez lui après un concert qu’il vient de donner près de Lyon. J’emprunte l’autoroute et il s’endort immédiatement à la place passager.

1975 Porsche 911 Targa

L’honnêteté intellectuelle me force à confesser que cette 911 marche du feu de Dieu et que j’ouvre un peu, beaucoup, passionnément…

En même temps, une Porsche, c’est fait pour ça, non ?

Si j’avais regardé le tableau de bord un peu mieux, j’aurais compris qu’il fallait rouler à la vitesse autorisée puisqu’il avait collé dessus sa carte de groupe sanguin…

Bref, en arrivant au péage avant Paris, Guy se réveille, regarde sa montre, m’arrache le ticket des mains et vérifie l’heure d’entrée sur l’autoroute. En quelques secondes, il m’affirme que j’ai fait du 163 de moyenne et que je suis viré…

Je bredouille que j’ai fait attention (ce qui était vrai), que l’autoroute était vide (ce qui était exact), que… que… qu’il s’est peut-être trompé dans ses calculs…

Je lui présente mes excuses, mais rien n’y fait, je viens de perdre mon boulot après six mois de bons et loyaux services.

Vous aviez raison, Guy. Et j’avais tort.

Mais merci pour l’expérience et merci de m’avoir fait confiance… un moment.

*Je m’appelle Thibaut, je suis né en 1959. Il se trouve que j’ai toujours adoré les automobiles… Pourquoi ? Sans doute parce que j’aime l’idée de liberté. On monte dans sa voiture, on démarre, on s’en va ailleurs. Là où il fait beau, au bord de la mer, à la campagne… peu importe. Parfois, je repense à des histoires d’enfance, d’adolescence, de jeunesse et j’ai décidé de les livrer à P.O.A.

 

 

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Mercredi 16 septembre 2015

L’avis des Petits Observateurs

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