Les Petites News

Saga de la Voiture de l’Année (deuxième partie)

Par Patrice Vergès. Quelle est la voiture qui s’imposera parmi les sept finalistes et remportera le titre de Voiture de l’Année 2015 le 2 mars prochain à Genève ? En attendant, retour sur les modèles récompensés entre 1968 et 1976. 



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1967 - Sculpturale NSU RO



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La NSU RO à la ligne très novatrice qui fut en partie reprise sur l’Audi 100 de 1983 ruina son constructeur.

On comprend que la sculpturale NSU RO ait put séduire les journalistes de l’édition 1967. C’est vrai que la NSU RO était magnifiquement innovante avec son moteur à double pistons rotatifs dont tout le monde affirmait que c’était la mécanique de l’avenir. Ensuite, la beauté de cette NSU, première voiture allemande à être plébiscitée faisaient oublier ses défauts criants notamment une consommation très excessive. Ce qu’on ne savait pas, c’est son manque de fiabilité qui plomba vite les ventes et les finances du petit constructeur. Lorsque des possesseurs de NSU RO se croisaient, il sortait leur main gauche par la fenêtre. Ce n’était pas pour se saluer mais indiquer des doigts le nombre de moteurs qu’on leur avait changé ! La NSU RO qui vivota jusqu’en 1977 (34 400 exemplaires) reste néanmoins l’une des plus belles voitures de l’histoire de l’automobile.

 1968 - Rassurante 504

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La Peugeot 504 était une voiture très conventionnelle mais bien réalisée mais pas davantage que la BMW 2500 qui termina seconde

La Peugeot 504 élue en 1968 était bien moins révolutionnaire. Qu’elle s’impose devant la BMW 2500 semble aujourd’hui contestable. Mais, cette Peugeot ne manquait pas de qualités avec sa remarquable suspension à 4 roues indépendantes, sa silhouette agréable au regard de « Sophia Loren », son habitabilité et sa présentation soignée. Les acheteurs eux, se laissèrent séduire par cette vaste berline fabriquée et vendue sur de nombreux marchés étrangers jusqu’en 2003 en pick-up, soit 20 ans de plus qu’en Europe en version berline.

1969 -  Etonnante Fiat 128



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 La Fiat 128 qui ne manquait pas de solutions innovantes fut la première voiture de la marque à adopter la traction avant

C’était vraiment un bon choix d’élire la Fiat 128 en 1969. Voiture innovante avec sa traction avant à moteur transversal, ses 4 roues indépendantes et son habitacle spacieux.  Le jury en la qualifiant d’intelligente la préféra à l’Autobianchi A112 et la Renault 12. Un choix plébiscité par les acheteurs qui lui firent un bel accueil malgré sa présentation bâclée compensée par un tarif compétitif.

1970- Innovante GS



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La GS avait tout pour séduire le jury des journalistes sauf la fiabilité qui ne vint qu’avec la version 1220 cm3 fin 1972

En 1970, la Citroën GS s’imposa facilement devant la VW K 70 qui était une NSU rebadgée et la SM. On comprend que ce véhicule ait pu séduire des journalistes. D’abord, elle était séduisante autant au plan esthétique que technologique avec sa confortable suspension hydropneumatique et son original boxer 1000 cm3 de 55 ch refroidi par air. Un prix mérité même si à l’usage, il apparut vite que sa mécanique manquait cruellement de robustesse et d’agrément à cause de sa trop petite cylindrée. Défauts que la version fiabilisée de 1220 cm3 effaça en partie fin 1972. La GS offrait des qualités de confort et de tenue de route incomparables à l’époque et une robustesse étonnante lorsque ses défauts de jeunesse furent résolus.

1971 - Maligne  Fiat

06 fiat_127_1971_1La 127 bénéficia de la sortie de la R5 en janvier 1972 qui ne put concourir à ce titre en 1971. Dommage !

C’est vrai que la Fiat 127 élue en 1971 ne manquait pas de points positifs. Elle cumula un total de 239 points soit plus de double que la R15 créditée de 109 points seulement ! Proposée à un prix très attractif comme toutes les Fiat de cette époque, la 127 trouva ses acheteurs. Fabriquée jusqu’en 1983 en Italie, en Espagne et au Brésil et en Yougoslavie, elle comptabilisa plus de 5 millions d’exemplaires. Ce ne devait pas être une si mauvaise voiture, loin de là.

 1972 - Séduisante Audi

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 L’Audi 80 récompensée en 1973 permit à se constructeur de se forger une belle image de technologie

En 1972, avec 114 points, l’Audi 80 s’imposa d’un souffle devant la Renault 5  créditée de 109 points. Si c’était une victoire légitime, la petite française était autrement plus novatrice au niveau du design et de la présentation et surtout de la philosophie que l’Allemande. Mais elle était trop proche de l’esprit de la 127 plébiscitée l’année avant. L’Audi 80 qui fut plus tard déclinée en version à hayon sous le nom de VW Passat arborait une ligne pure et séduisante, des solutions techniques modernes à défaut d’être révolutionnaires et d’une finition à l’allemande assez flatteuse. Audi qui s’était déjà fait un nom commençait à décliner le concept technologique qui séduisit le jury. C’est ce modèle qui permit à Audi de devenir un grand constructeur concurrent de BMW et Mercedes.

1973 - Imperial Classe S

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C’est la technologie embarquée de la Mercedes 450 qui séduisit surtout les journalistes en 1974.

La Mercedes 450 élue l’année suivante devant la Fiat X1/9 ne manquait pas d’attraits mais cette dernière aurait certainement mérité le titre en 1973. Mais ça faisait beaucoup pour le constructeur italien qui avait alors le vent en poupe. Cette génération de « Classe S » (W116) innovait par une recherche poussée pour l’époque au niveau de la sécurité autant passive qu’active. Elle se différenciait par sa silhouette respirant l’opulence enrichie de nombreux chromes. Signalons que la W116 qui fut la première voiture de série à recevoir le freinage ABS à la fin des années 70.

1974 - Moderne CX 



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 La Citroën CX bien moins innovante que la DS 20 ans plus tôt reçut un titre mérité

Citroën fut de nouveau récompensé en 1974 avec la CX devançant la Golf. Qui imaginait en voyant la petite allemande qu’elle deviendrait le plus grand succès commercial de l’histoire de l’automobile ? La victoire de la CX était largement méritée car la voiture au double chevron offrait des lignes modernes et aérodynamiques, une direction Diravi révolutionnaire issue de celle de la SM même si elle souffrait de mécaniques déjà anciennes issues de la précédente DS..

 1976 - Défunte Simca

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 Le titre obtenu par la Simca 1308 qui termina sa carrière sous le nom de Talbot 1510 était discutable face à la BMW Série 3 classée 2e

Il n’y a pas eu de voiture de l’année 1975 car le jury de 49 journalistes avait décidé que la Simca 1308 s’imposant devant la BMW 316 et R30 TS serait millésimée 1976.

Certes, la Simca 1307/1308 ne manquait pas de points forts. Mais la BMW Série 3 classée 2e en avait tout autant. S’il s’agissait en fait d’une grosse Simca 1100 dont elle reprenait la suspension avant par barres de torsion, la Simca 1308 était davantage une sorte de R16 plus moderne qui tombait plutôt bien car la Renault commençait à avoir des rides. Son confort, son habitabilité, son excellent rapport prix équipement et le titre de Voiture de l’Année convainquirent la clientèle.

Après un excellent départ, les ventes s’essoufflèrent très vite à cause de la rapide chute de notoriété du nom Simca dans l’esprit des gens, des problèmes de corrosion et un manque d’évolution technique imposée par Chrysler exsangue ne désirant pas investir dans la marque dont il se débarrassa en 1979.

à suivre...

 

 

 

 

 

 

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Samedi 14 février 2015

L’avis des Petits Observateurs

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