Les Essais de Patrice • Jaguar

Jaguar XK150 : pourquoi je l'aime ?

Par Patrice Vergès. Certains ne jurent que par la Jaguar XK 120, d’autres préfèrent la XK 140, d’aucuns aiment davantage la silhouette plus sensuelle de la XK 150. C’est le modèle que Florence souhaite posséder.



Par rapport aux 120 et 140, la XK 150 élargie offrait une silhouette plus enveloppée et surtout ce pare-brise très sensuellement galbé

Il faut savoir que Florence adore l’automobile et compte dans son garage une voiture à l’emblème du cheval cabré. Il faut également préciser qu’elle a de qui tenir puisque son père Jean Estager (1919/2002) a couru en sport automobile plus d’une dizaine d’années à haut niveau sur des Ferrari, Maserati, Jaguar et Porsche. Il a participé plusieurs fois au Tour Auto, à la célèbre Coupe des Alpes, aux 24 Heures du Mans et a été officiel Renault au temps des 4 CV usine. Il s’est imposé au Rallye de L’acropole 1957 au volant de sa Ferrari et a terminé 1er en Tourisme au Tour de France Auto (le vrai) 1959 en tant que coéquipier de Da Silva Ramos justement sur une Jaguar 3,4 l.

03 - copieJean Estager  a disputé le 1er Tour Auto en 1951 sur une Jaguar HK 120 3,4 l



La croupe de la XK 150 est aussi réussie que son avant et fort proche de celle des berlines

« C’est sa silhouette qui m’a séduite »

« Quand je suis née, mon père qui avait déjà abandonné la compétition était concessionnaire Jaguar et Porsche. Enfant, j’ai beaucoup roulé dans les Porsche de maman dont j’adorais le bruit et dans les Jaguar de papa. Je me souviens qu’il râlait parce qu’elles tombaient souvent en panne »

Ce n’est pas simplement pour rendre une forme d’hommage à son père qu’elle a récemment acquis cette XK 150. Tout simplement parce qu’elle trouvait sa silhouette fabuleuse surtout en version coupé dont la rotondité du pavillon qui se love dans les flancs galbés est une pure sculpture. Rappelons à ceux qui l’ont oublié que la lignée des Jaguar XK a débuté en 1948 avec la XK 120, perduré avec la XK 140 pour s’achever avec la XK 150 produite de 1957 à 1961 à 9382 exemplaires seulement sur un total de 30 364 HK, avant de laisser sa place à la E. Par rapport à ses illustres devancières, la XK 150 s’était embourgeoisée avec une caisse élargie, plus habitable, plus confortable avec des réactions moins cyclothymiques. Cela dit, elle cachait encore les vieux dessous de la 120 (essieu rigide)  et bien évidemment son long moteur  XK de 3,4 l qui délivrait selon les années et le nombre de carburateurs variant de deux à trois, entre 190 et 210 ch et même davantage pour les ultimes versions à moteur 3,8 l poussé à 265 ch.



Le bon vieux moteur 6 cylindres de 3,4 l délivrait de 190 à 210 ch selon les versions autorisant 200 à 220 km/h.

Ce grand volant est nécessaire pour masquer la dureté de la direction. Remarquez le court levier de vitesses incliné vers le pilote et la poignée de maintien située devant le passager

Une sculpture mobile

La XK 150 se caractérisait surtout par sa silhouette plus potelée au pare-brise désormais finement galbé. Elle avait conservé les grosses ailes rebondies et les hanches généreuses de ses aînées et surtout la fameuse et gourmande calandre verticale gonflée.

« Nous l’avons récemment acquise aux enchères » précise Florence. « C’est une voiture qui a été vendue en France en 1958 même si son compteur est gradué en miles. Elle en avouait 60 000 qui doit être son kilométrage d’origine. Je regrette simplement que sa planche de bord ne soit plus en loupe de noyer comme les modèles précédents mais en aluminium bouchonné et cuir. Ce qui me plaît chez elle, c’est sa ligne et aussi son bruit ». Par ses deux généreux échappements, le 6 cylindres en ligne de 3,4 l lâche une musique formidable toute en notes sourdes et grasses avant de retomber sur un ralenti impeccable à 700 tours lorsqu’on lâche l’accélérateur.

Coté conduite, c’est une voiture âgée de plus de 50 ans. C’est tout dire. Tout est lourd, pesant, rugueux et dur. Déjà à l’époque, beaucoup se plaignaient de ses qualités dynamiques un peu datées avec son essieu rigide, sa direction en béton et sa boîte Moss bruyante commandée par un court levier qui s’offre à la main du pilote.

Chaleur en Jaguar !

« C’est vrai que c’est une voiture lourde à conduire. Elle a une direction de camion. En plus, le moteur et la boîte dégagent énormément de calories. Même en conduisant toutes les glaces ouvertes, on crève de chaleur dans l’habitacle » avoue Florence.

Soigneusement restaurée, déjà dans un excellent état autant au niveau châssis que peinture que mécanique, une XK 150 comme celle-ci coûte autour de 60 000 euros. Bien évidemment, on en trouve des moins chères mais aussi des plus chères. Florence s’en fout car elle ne vend pas ses voitures. Un ultime tour autour avant de se quitter où tout semble dessiné pour le plaisir des yeux : des butoirs de pare-chocs, des veilleuses, aux clignotants, aux poignées de porte. Avec la suprême récompense du Jaguar qui orne la calandre et du gros sigle rouge qui orne sa croupe délicatement galbée. Il rappelle que la marque Jaguar a gagné entre 1951 et 1957 cinq fois les 24 heures du Mans. Magique.



Florence a la passion de l’automobile depuis son enfance où elle roulait dans les Porsche et Jaguar de ses parents



Sigle magique qui rappelle que Jaguar s’était imposé 5 fois aux 24 heures du Mans entre 1951 et 1957

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Samedi 27 septembre 2014

L’avis des Petits Observateurs

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