Les Essais de Patrice • Ssangyong

Ssang Yong Rodius Ne tirez pas sur l'ambulance

La palme d'Or des 11 voitures moches est attribuée à la SsangYong Rodius. La firme coréenne SsangYong a eu une destinée très mouvementée en changeant plusieurs fois de propriétaires avant que des capitaux indiens lui redonnent un nouveau souffle. Patrice Vergès

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Né en 2005, le SsangYong Rodius choqua par sa silhouette jugée peu gracieuse

Spécialiste du 4X4, diffusé sous le nom de Daewoo pendant un certain temps dans notre belle France, SsangYong s’est lancé dans le grand monospace familial en 2005 avec la Rodius. La marque coréenne avait du être fortement influencée par le Mercedes ML des années 2000 puisque le Rodius s’en inspirait beaucoup au niveau de la face avant. Mais pas du tout à l’arrière. En fait, on pourrait imaginer que la Rodius a été dessinée par deux designers qui ne se parlaient plus. Et pour ne pas les contrarier, SsangYong aurait fait un mix de leurs dessins. Ne riez pas, c’est à peu prés l’histoire de la première C5 Citroën plutôt ratée parce qu’elle devait plaire à la fois au grand dirigeant de PSA et au PDG de Citroën qui n’avaient pas du tout la même vision de la voiture. C’est bien connu, en voulant plaire à tout le monde, on ne plait à personne.

Deux voitures en une !

Revenons à notre cauchemar sur quatre roues. Ce gros bébé joufflu de plus de 5,10 m de long avouait largement ses deux tonnes sur la balance. Un volume qui lui permettait d’accueillir 7 personnes et leurs bagages tirés par un gros diesel 5 cylindres de 2,7 l de 164 ch. Nous passerons sur les qualités dynamiques plutôt moyennes, la fiabilité à géométrie variable et la consommation assez élevée tempérées par un prix compétitif. Là, n’est pas le propos. C’est au niveau de l’esthétique qu’il y a à dire, même à médire. En fait, il semblerait qu’on ait ajouté une sorte d’auvent à l’arrière d’une berline deux volume, à l’image de certains camping cars ou caravanes qui s’agrandissent vers le haut à partir d’une extension repliable en toile. La silhouette toute en molles rondeurs à l’arrière fuyant comme une Ford Vedette des années 50 était surmontée d’une mini custode vitrée liée à une poupe verticale donnant même un effet stylistique concave. Véritablement choquante au plan esthétique. Si l’idée était novatrice, le résultat mal maîtrisé était navrant pour l’œil. Il vaut mieux avoir de bonnes idées qui ne sont pas nouvelles que de nouvelles idées qui ne sont pas bonnes !



De profil, il semblait que l’arrière avait été posé sur le toit d’une berline au pavillon fuyant. En fait, ce sont les acheteurs qui ont fui

Echec commercial

Tant qu’on balance, allons-y ! On peut aussi dire que l’avant n’était pas plus réussi avec ses phares sans vie encadrant une calandre étroitisée qui semblait avoir été volée à une petite  Lancia, marque qui a également commise une succession de bévues esthétiques ces dernières années et qui mériterait « le Gérard d’Or » dans la catégorie des designers. Mais on ne tire pas sur une ambulance !

Ce qui devait arriver arriva. A cause de sa silhouette affligeante, le Rodius fut un échec commercial. Mais rassurez-vous, la firme Coréenne propose depuis 2013 un Rodius 2 bien plus réussi au plan esthétique que son aîné quasimodien. Toujours proposé en 4X2 ou 4X4, il est hélas frappé par un malus assassin de 6500 euros en partie compensé par un prix canon. Avec cette horreur mécanique, s’achève la saga des voitures moches. Toutes les bonnes choses ont une fin. Elle sera remplacée par la saga des gros bides pas plus gaie. Vous êtes prévenus !

 

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 La poupe à la troncature trop verticale faisait songer à celle d’un fourgon

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 Le Rodius offrait un vaste volume intérieur en accueillant jusqu’à 7 personnes

 

 

 

 

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Vendredi 9 mai 2014

L’avis des Petits Observateurs

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8 mai, merci Jeep