Les Essais de Patrice • Ford

Ford Mustang 67 avec poussières d’étoiles de Californie

Bernard a possédé très exactement 70 voitures dans sa vie. Des belles, des moins belles et de très belles comme une Mercedes 300 SL portes papillon et Lancia Statros usine Groupe IV. Sur la dizaine qu’il totalise aujourd’hui, cette Mustang 1967 occupe une place particulière dans son cœur 



Le millésime 1967 de la Mustang innovait par une carrosserie redessinée allongée et élargie de 7 cm. Parmi les amateurs de Stang, il y a ceux qui préfèrent les caisses étroites fabriquées des1964 et la caisse large apparue fin 1966





Bernard travaille son look de bad boy, cheveux longs coiffé d’un Stetson  qui passe très bien dans son métier d’architecte où il réalise de superbes choses !

 « Surtout, il ne faut pas s’appuyer dessus pour ne pas enlever la poussière. Quand il pleut je ne la sors pas et je défends qu’on l’essuie ou la lave. D’abord, ça favorise la corrosion et surtout je tiens à conserver cette poussière qui provient du sable du désert de Californie » précise Bernard.

L’histoire est si belle qu’elle pourrait être inventée. En 2009, notre homme qui a vécu aux USA, se balade, lors de ses vacances d’été au volant d’un 4X4 de location dans un désert de Californie peu après Los Angeles. C’est la panne et l’arrêt dans une petite station-service perdue dans le désert. Le garagiste lui propose de lui louer cette Mustang cabriolet 1967 en attendant que sa voiture de location soit réparée. Le lendemain, après avoir parcouru 400 kilomètres, Bernard n’a plus envie de rendre cette Mustang. « J’avais déjà eu plusieurs Mustang dont une Fasback 1965 à caisse étroite dans ma jeunesse. Je rêvais d’une caisse large comme cette 1967. Elle m’a rappelé le rêve que j’avais eu 30 ans plus tôt  et je lui ai rachetée ! »

 Pas si simple d’acheter dans le pays au drapeau à cinquante étoiles. Six mois plus tard, après avoir demandé une révision complète, moteur et boîte automatique, au garagiste, il reçoit enfin sa Mustang dans un container au Havre avant que la voiture soit livrée à Valence. Si le garagiste américain l’a révisée sérieusement, il ne l’a pas nettoyée. Sur ses ailes, son capot, sous les tapis, elle a conservé le sable et la boue du désert californien. Pour lui, ce sable symbolise le souvenir d’un beau voyage et de l’Amérique qu’il adore. « J’ai travaillé aux USA où je gagnais très bien ma vie. Mon patron collectionnait les avions. Il en avait une centaine dont un Mustang de la guerre dans lequel j’ai volé. J’ai eu jusqu’à dix voitures dont une Cadillac Eldorado et une Rolls Ex-Michel Sardou ».



La boue est celle du désert de Californie. Les millésimes 67 se reconnaissent des 68 aux enjoliveurs et aux lettrages verticaux

Nous décapotons la Mustang (capote électrique très rapide) pour aller dégourdir le gros V8 de 4,7 l qui lâche des borborygmes rugueux dont la sonorité détourne les têtes. « Je parcours avec environ 5000 kilomètres par an pendant les vacances. Elle est parfaite, marche très bien et surtout elle est agréable à conduire avec sa direction assistée et sa boîte auto. Elle attire beaucoup la sympathie, et nombre de gens me demandent de mettre un coup d’accélérateur rien que pour le plaisir d’entendre le bruit du moteur ».



Le gros V8 de 4737 cm3 d’où son nom de 289 CI était offert en plusieurs puissances. En France, c’était surtout la version 270 ch qui a été importée avec le pack sport

Séduire l’œil

Si sa voiture est parfaite, c’est qu’elle a été révisée et refaite. De retour en France, Bernard l’a faites équiper de freins à disque assistés à l’avant car c’était une option aux US et de trains roulants et d’amortisseurs neufs. Sa peinture usée cache des dessous impeccables dont une mécanique  en forme et pas une tâche de rouille. Sa voiture aux spécifications US dispose de quelques options dont la direction assistée, et la console centrale chromée coulissante merveilleusement clinquante. Dans la Mustang, tout était fait d’abord pour le bonheur de l’œil.

 La spectaculaire planche de bord est riche en chromes notamment la console centrale optionnelle. Le volant à moyeu de sécurité est réglage en inclinaison

Elle lui est revenue à 24 000 euros tout compris ce qui est sensiblement le prix qu’elle se revendrait aujourd’hui dans cet état. Il a refusé plusieurs fois de s’en séparer, car il aime conserver ses voitures. Parmi la dizaine que comprend son parc, il a une autre Mustang bien plus musclée, trois Porsche dont un vraie 911 3 litres RS aux ailes épanouies, une originale Arnolt Bristol et encore bien plus singulier, avec une Durant qui a couru à Indianapolis en 1930. Au total, il a eu  seize Porsche dont la première fut celle du plumitif de service.



Dans son garage, se cachent d’autres voitures dont une originale Arnolt Bristol dessiné par le génial Franco Scaglione

 Son Amérique à lui

 « J’adore changer de voiture mais pour en changer, je dois en vendre. Et en vieillissant, je n’aime pas cela. Je refuse d’avoir des envies pour ne pas m’en séparer. C’est une histoire qui me fait acheter une voiture, comme cette Mustang.  En plus, j’aime les voitures uniques ».

En attendant un futur coup de foudre, Bernard se fait plaisir au volant de son Américaine. Décapoté, avec en fond musical, les Stone accompagnés de l’orchestre des huit pistons cachés sous le capot, nous  cruisons au milieu d’un parc automobile actuel banalisé. Plus de 45 ans après sa naissance, sa silhouette agressive fascine toujours et suscite des regards d’enfant devant un sapin de noël. C’est aussi le regard de Bernard lorsqu’il est derrière le grand volant tulipé de sa Stang.

 

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Mercredi 22 janvier 2014

L’avis des Petits Observateurs

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