Les Petites News • Lincoln

La Lincoln Continental de Kennedy

À l'heure où François Hollande s'apprête à remonter les champs Elysées en Citroën DS5, retour sur la plus célèbre des voitures de président, la Lincoln Continental de Kennedy.




La scène est à tout jamais gravée dans notre mémoire collective. Le 22 novembre 1963 à Dallas, à 12 h 29 précise, la Lincoln Continental du cortège présidentiel arrive lentement au bout de Houston street et s'engage sur Dealey Plaza dans la ligne de mire de Lee Harvey Oswald. Première détonation, le projectile rate sa cible et heurte le trottoir. Deuxième coup de feu, la balle traverse le dos de John Fitzgerald Kennedy et vient blesser le gouverneur du Texas assis sur un strapontin, devant le président. Le Troisième impact, fatal cette fois, projette violemment en arrière la tête de J.F.K.Will Greer le chauffeur de la limousine prend enfin conscience de la gravité de la situation et accélère en trombe vers le Parkland Hospital. Trop tard…Personne n'a eu le temps de réagir, J.F.K a moins d'une demi-heure à vivre. Sa légende rentre définitivement dans l'histoire du XX siècle et la Lincoln Continental avec lui.

Aménagés par le carrossier Hess & Eisenhardt de Cincinnati, les principaux changements apportés sont un allongement de la carrosserie porté à 6,75 mètres, l'implantation de deux strapontins repliables (ce qui porte le nombre de places à 8) et la possibilité de rehausser la banquette arrière pour que les passagers officiels soient mieux vus. Des marchepieds sont également ajoutés sur les pare-chocs arrière, avec des poignées de maintien sur le coffre pour les gardes du corps. Enfin  on trouve des phares de balayage sur les montants de pare-brise et deux gyrophares sirènes dans le pare-chocs avant. L'auto peut être, suivant les circonstances, recouverte d'un toit en métal, d'un toit transparent, ou, comme à Dallas être totalement découverte. Enfin dernier détail, Kennedy avait demandé à ce que l'on supprime le noir "corbillard" des versions officielles, au profit d'un bleu nuit beaucoup plus photogénique.

J.F.K avait ce jour-là définitivement rendez-vous avec son destin. Malgré les menaces qui pesaient sur la venue du président à Dallas, malgré les conseils de ses proches, ce dernier ne voulait rien entendre, trop conscient de son image et de l'importance à ses yeux, d'être au contact de la foule. Ainsi le 20 novembre 1963, il précise à l'un de ses conseillers : " Je ne veux pas de la bulle en plexiglas sur la limousine, je veux que toutes les nanas du Texas puissent voir la beauté de Jackie."* La veille encore, il demande à Kenny O'Donnell, principal organisateur du voyage à Dallas : "Kenny si le temps est clair et qu'il ne pleut pas, faites-moi enlever cette bulle. Je ne veux pas non plus de gars des services secrets sur mes marchepieds et dégagez-moi ces motards des côtés de la voiture, je ne veux pas les voir."* la présence du toit en plexiglas n'aurait sans doute pas empêché la balle de le traverser, elle aurait en revanche sûrement gêné le tireur par les reflets du soleil.

Si de nombreuses questions restent sans réponse autour de l'assassinat de Kennedy, la Lincoln ne fait pas exception à la règle. Ainsi certains se demandent encore pourquoi Lyndon Johnson, vice-président, s'est empressé le soir même du meurtre de renvoyer la voiture à Washington, qui n'a ainsi jamais pu être inspectée. De plus, un nouveau pare-brise aurait été commandé, pour remplacer l'original marqué d'un impact, ce qui accréditerait la thèse d'un tir de front et donc la présence d'un second tireur. Tous ces éléments alimentent depuis 20 ans la théorie du complot. Quoi qu'il en soit, la voiture fut ensuite renvoyée chez Hess & Eisenhardt, pour être démontée. Il ne subsiste aucun élément de la Continental original…

Le plus amusant est que Lydon Johnson restera fidèle à Lincoln en faisant réaménager pour la présidence le même modèle Continental, mais couvert et blindé cette fois-ci. Lincoln restera d'ailleurs fournisseur officiel jusqu'à Ronald Reagan qui imposera Cadillac à la Maison Blanche.

Renaud Roubaudi

* Extrait de "La Malédiction des Kennedy" d'Edward Klein/Édition Presses de la Cité

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Vendredi 11 mai 2012

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