Francfort 2009, le salon de tous les paradoxes

Le 17 septembre 2009  à Francfort en Allemagne, le 63e salon international de l’automobile ouvrira ses portes avec à l’affiche une multitude de première mondiale. Ce festival de nouveautés ne doit pas masquer que toute l’industrie automobile se cherche pour inventer un nouvel avenir.

Pas moins de 8 nouveaux modèles de très grands luxes feront leur première apparition à Francfort : Bentley Mulsanne, Rolls Royce Ghost, Ferrari 458 Italia, Jaguar XJ, Mercedes SLS, Porsche Panamera, Aston Martin Rapide, Bugatti Concept Bordeaux... rien à moins de 100 000 euros. À croire que la crise n’a jamais existé et de quoi donner le tournis aux traders qui ne savent plus comment claquer leurs super-bonus. 

Cependant, sous l’apparente insouciance des carrosseries lustrées, les marques de luxe cherchent urgemment à se réinventer. Ferrari insiste sur la légèreté et les rejets de CO2 en baisse de son bolide (320 g) plus que sur sa puissance (V8 570 ch), Mercedes annonce déjà une future version électrique de sa Supercar SLS héritière de la 300 SL papillon, Porsche investit le segment de la berline 4 portes, Lamborghini évoque le diesel, Jaguar casse les codes de son design légendaire et Aston Martin se lance dans la citadine avec la Signet, un remake de la Toyota IQ destiné uniquement aux nouveaux acheteurs de la marque. 

Face à un marché attentiste, tous cherchent de nouvelles débouchées, mais ni les généralistes, ni les spécialistes ne peuvent faire l’économie de la voiture propre, électrique ou hybride. C’est désormais elle qui fait rêver, même si beaucoup de question restent encore en suspend. Nissan l’a bien compris en dégainant le premier avec l’annonce de la commercialisation de la LEAF, une berline 100 % électrique disponible fin 2010 au alentour de 20 000 euros (prime environnementale déduite). Un coup de semonce qui a obligé toute la concurrence à accélérer ses programmes de modèle électrique, la bataille étant tout aussi médiatique qu’industriel. 

Du coup Francfort verra déferler une vague verte et les constructeurs qui n’exposeront pas leur concept écolo seront bien rares. Mais concrètement n’espérez pas passer commande en concession avant 2 011. La vérité des marchés Européen est plus prosaïque, puisque l’essentiel des ventes se concentre sur les petits modèles, dopés par la prime à la casse. C’est pourquoi il faut saleur l’énergie des généralistes à présenter des modèles accessibles qui soient malgré tout sexy. C’est le cas de nouvelle Citroën C3, de la plus classique Polo ou encore de la prochaine Twingo découvrable. La palme de l’audace revenant à Peugeot avec la 308 RCZ, un magnifique petit coupé sport qui cible l’Audi TT et restera « raisonnable » sous la barre des 30 000 €.

 Enfin chez les spécialistes, Allemand notamment, la tendance est au mélange des genres pour tenter de concilier l’inconciliable, comme l’Audi A5 Sportback, un coupé 5 portes avec un hayon qui se veut aussi stylé que pratique à l’usage, ou la BMW série 5 GT qui, sous des airs d’une grosse berline haute perchée, s’annonce aussi polyvalente qu’un monospace et pratique qu’un 4X4. Son plus ? Un coffre qui peut s’ouvrir soit comme un hayon, soit comme une malle classique, histoire de mettre tout le monde d’accord. C’est bien là l’objectif du salon de Francfort : vous séduire et mettre, enfin, tout le monde d’accord sur le fait qu’il est temps de changer de voiture.

Petites Observations Automobile - septembre 2009