Par Patrice Vergès. Si vous désirez rouler en Suzuki Jimny, il faudra patienter une bonne année car Suzuki a enregistré plus de 3 500 commandes pour 2 500 de prévues en 2019 ! Hélas, depuis les nouvelles normes WLTP 2020, Suzuki a décidé d'arrêter la commercialisation en France.
1 an d'attente
En 2018, lors des prévisions de ventes, Suzuki France ne s'attendait pas à un tel engouement, refroidi par le malus très important subi par son mini 4X4. Fort heureusement, provisoirement les normes WLTP 2019 lui sont plus favorables avec seulement 2 253 euros en boîte mécanique contre 4 890 en boîte automatique (plus de 6 000 euros avec celle-ci). Un tiers de son tarif ! A éviter d'autant que son fonctionnement semble d'un autre temps avec des retrogradages du genre brutal. Produit depuis près de 50 ans, le Suzuki Jimny est devenu une légende sur quatre roues. Lancée en 1998, la troisième génération a totalisé prés d'un million d'exemplaires, aussi craquante par son esthétique que pour notre colonne vertébrale. Hyper-recherché d'occasion, il n'est pas rare qu'une annonce de Jimny génère une cinquantaine de coups de téléphone !
C’est du brutal
La quatrième génération s'éloigne de l'esprit SUV du précédent pour un physique plus musclé de baroudeur faisant songer à une réduction de Mercedes classe G. Lignes abruptes taillées à la serpe, gros élargisseurs d'ailes, silhouette épaisse qui donnent l'impression qu'il est plus massif que l'ancien. Au contraire, il est plus court avec seulement 3,48 m, roue de secours comprise. Pourquoi est-il aussi compact ? Au Japon, le Suzuki Jimny est proposé en version sans roue extérieure ni élargisseurs d'ailes et avec un petit 660 cm3 sous le capot pour entrer dans la catégorie de Kei-Cars qui bénéficient d'avantages fiscaux.
Ce serait une grossière erreur de le considérer surtout comme la citadine idéale malgré sa compacité qui lui permet de se garer facilement, son accessibilité, sa carrosserie protégée des chocs, sa position de conduite surélevée plus sécurisante. On le croisera certainement dans nos villes mais surtout dans nos campagnes et montagnes où il est encore bien plus à son aise.
Un outil pour les Pros
Le Suzuki Jimny est un véritable 4X4 de franchissement comme nous l'a démontré Suzuki, autant à l'aise en TT que sur la neige qui blanchissait le paysage lors de nos essais. En effet, comme l'ancien dont il reprend sa structure améliorée et rigidifiée, le Jimny fait appel à un bon vieux châssis séparé et des suspensions à essieu rigide autant à l'avant qu'à l'arrière avec antipatinage intégré quand même. Si deux essieux tout ce qu'il y a de bien rigide ne sont pas un gage de confort, c'est un plus en tout terrain avec une garde au sol constante. Grace à sa faible longueur, ses portes à faux hyper courts, il avale goulûment tous les creux, les devers et les montées abruptes à condition d'enclencher les 4 roues motrices et la transmission courte.
Pataud sur la route
Il a également les défauts de ses qualités qui se payent sur la route où on peut l'utiliser en deux roues motrice puisque le passage en transmission intégrale est manuel. Il se conduit donc comme une propulsion de papa. Par son empattement hyper court de 2,25 m et son centre de gravité élevé, sa tenue de cap est perfectible surtout proche de sa vitesse maxi de 145 km/h. C'est pourquoi Suzuki l'a équipée d'une direction assistée très démultipliée (5 tours) qui étonne un peu surtout en virage où il faut surbraquer et débraquer. Dommage que le japonais soit resté fidèle à la technique de recirculation de billes moins précise qu'une classique crémaillère.
Délivrant 102 chevaux, le 1,5 l qui remplace l'ancien 1,3 l se distingue par davantage de couple à bas régime et une consommation et une pollution en baisse (178 g/km) sur la mécanique). Ce chiffre élevé est en partie le fait de la transmission énergivore et de son CX de boîte à chaussures.
Irrésistible
L'habitacle est facile à vivre, fonctionnel, aisément lavable avec beaucoup de plastique noir. S'il y a quelques vide-poches (pas très vastes), le coffre minuscule devient honnête si on rabat le dossier des sièges arrière (377 dm3). Enfin, il est possible de le transformer provisoirement en VU (kit 500 euros) pour une utilisation professionnelle.
L'équipement est plutôt généreux même la version basique à 17 250 euros. La version pack à 19 995 euros à vitres arrière surteintées, climatisation automatique, volant cuir, GPS intégré et jantes en alliage de 15 pouces est évidemment la plus séduisante surtout dans certains coloris optionnel comme le Kinetic Yellow qui lui va bien au teint.
Je termine par la bonne nouvelle. Malgré ses quelques défauts inhérents à sa conception, il est difficile de lui résister, séduit par sa une bouille craquante et hors du temps, sa malice et le capital sympathie qu'il génère à travers les yeux des autres. Cette 4eme génération semble également bien partie pour durer 20 ans. C'est bien connu, quand on aime, on a toujours 20 ans.
L’avis des Petits Observateurs
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