Souvenirs d'Autos • Renault

Souvenirs d'Auto (212) : La taule ou la vie

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Cette anecdote m’a été envoyée par Louis-Auxile que je félicite au passage pour son sens de l’à-propos… si, si !



C'était un soir de mai. Je sortais d'un dîner chez un vieil ami, dans une de ces banlieues de Paris dont la réputation vous invite à ne pas trop vous attarder, le soir, après le coucher du soleil. Il était minuit.

Prudents et discrets, nous nous glissons, ma Renault et moi, dans une avenue sans âme, ni trop de circulation. Un feu vert s'annonce au loin : j'accélère. La Ford qui me suit au loin accélère d'autant. Mais voici que, par un phénomène curieux, le feu passe brusquement à l'orange ! Après une rapide évaluation des distances, je décide de piler net, la Ford étant encore loin derrière.



Celle-ci hélas ne partageait pas cette perspective, aussi bien que, dans un soudain fracas, ses phares avant vinrent embrasser sauvagement mon plastique peint.

Trois jeunes gens, la mine patibulaire, en descendent dans un état d'esprit lointain de l'embrassade. Ils me traitent de tous les noms. Ils rameutent les copains. Ils réécrivent la scène. Me voici seul, de nuit, dans un quartier exotique, face à cinq jeunes gens dont la mauvaise foi n'avait d'égal que la véhémence.



  • T'as pas le droit de freiner en ville comme ça !


  • Vas-y, ton pare-chocs il était déjà comme ça avant !


  • C'est même pas lui qui t'a touché en plus, j'étais pas là mais j'ai tout vu !


  • De toute façon t'es en tort, t'aurais dû griller le feu !"




Soit. J'aurais dû prévoir qu'ils souhaitaient griller le feu.



  • Si je suis en tort, on peut donc signer le constat ! leur répondis-je, faussement calme, à moitié paniqué, mais parfaitement au courant de mon bon droit.




En cas de choc arrière à un feu rouge, toute la responsabilité échoit au conducteur de derrière.

Rien n'y faisait ! Ils ne voulaient pas remplir ce fichu constat, mais ils ne voulaient pas non plus en rester là. Ils ne savaient pas trop ce qu'ils voulaient, à vrai dire, si ce n'est que j'arrête de leur casser les [*pignons].", et que leurs phares se réparent comme par miracle.

Sauf que j'y tenais, moi, à ce constat, et à mon bouclier arrière. Je montais donc dans l'engueulade :



  • Bon, j'ai été sympa. Maintenant je vous le dis, c'est vous qui me les brisez : demain matin je me lève à 6h pour aller en taule, j'ai donc pas que ça à faire, alors on le signe, ce constat!




À ces mots, un silence gêné se fit et des regards interloqués s'échangèrent. Étais-je flic ? Avocat ? Cousin de banlieue ?



  • Ok, vas-y frère, je signe.




Quinze jours plus tard, j'ai eu droit au courrier de l'assurance, à un coup de fil d'insultes et à un pare-chocs neuf et gratuit. Je me demandais alors si j'y aurais aussi eu droit s'ils m'avaient demandé ce que j'allais faire au trou :

Ne sachant pas mentir, il eût bien fallu leur dire que j'y allais pour animer les chants à la Messe des détenus.

 

Cette rubrique est aussi la vôtre !

Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps…

Et si possible, joignez à votre histoire des photos….  On adore ça chez POA !

Merci.

 

 

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Vendredi 25 janvier 2019

L’avis des Petits Observateurs

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