Souvenirs d'Autos • Auto Union

Souvenirs d’Autos (191) : ça a besoin d'eau un moteur ?

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Cette histoire nous vient d’Outre-Rhin. Elle m’a été envoyée par Matthias Teich, qui est un « grand ami de POA ». N’oublions jamais qu’on trouve des bagnolards dans tous les pays du monde et nos amis allemands ne connaissent (du moins pas encore) l’autophobie qui règne désormais en France…



Dans les années 65-70, mes parents allaient régulièrement avec moi pendant les grandes vacances en voiture en Italie. De notre domicile à l’époque, à environ une heure au sud de Francfort, il fallait passer par l’Autriche, le col de Brenner, très souvent jusqu’en Toscane, ou même encore plus au Sud, dans la région de Rome. Il fallait donc parcourir au moins 1000 kms et parfois plus.

Mon père avait à l’époque une petite DKW F 12 blanche, une marque surement très peu connue en France qui fabriquait des petites voitures avec des moteurs deux temps. Cette marque, devancière de la marque Audi, a disparu peu après cette anecdote.



 

La F 12 était assez laide et elle me faisait penser à une boite à chaussures. Moi, du haut de mes 5 ou 6 ans, j’observais fasciné le « panorama automobilistique  italien » de la banquette arrière. Les Fiat 500 et 600, les Alfa Romeo, les Lancia… Mais le comble pour moi, c´étaient les tricycles Vespa « Ape » que je ne connaissais pas en Allemagne :



  • Maman, regarde…, t´as vu ça …. ??




Mes parents formaient des grands amateurs du mode vie à l’italienne et mon père était un grand « aficionado » de l´archéologie. Comme à l’époque, ils n’avaient pas les moyens pour se payer un hôtel pour 2 ou 3 semaines, mon père avait acheté une tente et nous passions toutes nos vacances dans un camping pour faire des économies.

Pendant ces vacances, mon père parcourait avec ma mère et moi toute la région en cherchant des tombes étrusques, des musées d´archéologie… Tout ça en plein été avec une chaleur quelquefois épouvantable.

Ce fut aussi le cas cet été de l’année 1967.

Mon père était depuis quelques années officier de l´armée allemande (la « Bundeswehr »). Il passa son permis relativement tard, à 36 ans, juste quand il entra à l´armée. Mais la mécanique ne l´intéressait pas tellement, la voiture devait fonctionner, un point c’est tout.

La pauvre petite DKW, chargée jusqu´au toit avec les ustensiles de camping, avait déjà passé plusieurs cols et parcouru tout le long chemin jusqu´au camping du Lido di Tarquinia, au bord de la mer, à une heure au nord de Rome.

Résultat : il n’y avait presque plus d’eau dans le radiateur. Mais mon père, obnubilé par son archéologie, continuait ses randonnées avec ma mère et moi dans la région sans penser à ces détails… la DKW, plus précisément son moteur, rendit l´âme. Je vois encore mon père sortir de la voiture, ouvrir le capot en disparaissant dans un flot de vapeur blanche.



  • Il semblerait que j´ai oublié de mettre de l´eau. Merde, qu’est-ce qu’on fait alors?




Par bonheur, mes parents étaient amis avec une famille italienne qui était originaire de Viterbe, une ville à une vingtaine de kilomètres de distance.

Mon père appelle donc cet ami italien. Un brave homme, extrêmement serviable, qui a fait tout pour nous dépanner. Il appela un ami mécano de Viterbe, qui vint sur les lieux et démonta tout le moteur sur la place poussiéreuse d’un village, en se plaignant des maux de la tête à cause de la chaleur. Puis, il a appelé un taxi pour nous rapatrier sur le camping.

Il a fallu commander un nouveau moteur à Rome. Après une ou deux semaines, le nouveau moteur arrivé, sanglé sur la banquette arrière d’une Fiat 850 Coupé en compagnie de nos amis.

C’est beau l’amitié…

Le moteur remonté, la petite DKW nous ramena sans problème en Allemagne. Deux ans après, mon père l’a vendu pour ‘acheter une nouvelle Audi 60, plus grande et plus confortable.

 Cette rubrique est aussi la vôtre !

Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion.  On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos….  On adore ça chez POA ! Merci.

 

 

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Vendredi 24 août 2018

L’avis des Petits Observateurs

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