Les Essais de Patrice • Fiat

Fiat 124 Sport Spider  : 124 bonnes raisons de craquer

Par Patrice Vergès. 50 ans après sa naissance, l'apparition d'un nouveau Spider 124 a suscité l'envie de reconduire l'original, une Fiat 124 Sport Spider produite, à l'époque, par le carrossier Pininfarina.
 

Le Spider Fiat 124 a été produit près de 20 ans à près de 200 000 exemplaires


 

Le Spider était bâti sur l'empattement raccourci de la berline 124 dont il empruntait aussi ses éléments mécaniques



Le Spider jaune de 1973 qui pose sous vos yeux, est mu par un 1600 cm3. Au cours de sa longue existence, ce spider a été propulsé par plusieurs motorisations dont la cylindrée s'est étagée de 1438 cm3 à 2 litres et les puissances de 90 à 135 chevaux.

Lorsqu'il a été dévoilé au salon de Turin 1966, le Spider 124 1400 cm3 a suscité beaucoup d'intérêt. Dérivé de la berline 124, ce cabriolet en propulsion aux lignes agréables rentrait en concurrence avec l'Alfa Romeo Duetto et autres MGB. Certes, son nom de Fiat n'avait pas la sonorité de celle d'une Alfa ni d'une MGB, mais il était plus moderne, plus agréable à conduire et coûtait moins cher.

En 1969, en passant à 1600 cm3 et 110 chevaux, en gagnant en performances, il se posa en véritable concurrent du spider Alfa Romeo 1750. Il connut un beau succès notamment aux USA qui absorba prés de 80 % de sa production. Il se forgea également une honorable carrière sportive puisque une version Abarth plus affutée participa trois saisons au Championnat du Monde des Rallyes avec un certain succès. Lorsque Fiat décida de l'arrêter, son constructeur Pininfarina reprit sa fabrication à son compte en le rajeunissant. Sous ce nouveau nom, il repartit pour une deuxième carrière qui s'arrêta en 1985 avec près de 200 000 exemplaires construits !
 

Les jantes Deltac Mics optionnelles virilisaient sa silhouette jugée un peu trop féminine.


 


La version Abarth poussée à 128 chevaux se distinguaient par ses roues indépendantes à l'arrière. En rallye, elle atteignait 200 chevaux



Plus de 25 Fiat !

Le Spider CS jaune de Franck est un modèle rare produit seulement à 10 730 exemplaires en 1973 Il est animé par le bloc de 1592 cm3 de la berline 132 qui délivre 108 chevaux contre 110 pour la version précédente (bloc 125) alimenté par deux carburateurs double corps.

"J'ai toujours aimé les Fiat. J'en ai possédé plus de 25 dans ma vie ! Uno Turbo, 128 coupé, berline 124, Tipo et Marea, 500, 131, 126 et quelques autres. Les Fiat qui marchaient bien à cette époque, avaient un petit quelque chose en plus. Quand j'étais jeune, évidemment le Spider 124 me faisait rêver comme le coupé. Mais c'était un rêve car je n'avais pas les moyens. Et puis, un jour en 2002, un des mes copains m'a montré ce superbe Spider en excellent état qui n'avait que 95 000 km au compteur. Mon rêve de jeunesse ! J'ai craqué. Deux ans plus tard, il me le vendait enfin".
 

Petit levier, manos cerclés de noir, branches du volant à gros trous, boiserie, toute l'ambiance des sixties



Depuis 2004, Franck roule (décapoté) au volant de son Spider jaune 223 (une couleur d'origine) chaussée de jantes optionnelles Delta Mics qui virilisent sa silhouette que d'aucuns trouvaient pas assez agressive à l'époque. Pourtant, le Spider était une véritable sportive qui se caractérisait par sa rigidité bien supérieure à celle de l'Alfa Duetto et de bonnes performances (180 km/h) surtout dans la version 1600.
 

Dans cette version à simple carburateur, le 1592 cm3 à deux arbres à cames en tête entraînés par courroies crantées, délivrait 108 chevaux



Amusante à conduire

"Le moteur marche fort. Je pense qu'il a été changé au cours de la vie de cette voiture qui a, aujourd'hui, 110 000 km au compteur. Il me reste à remettre en état la sellerie, les tapis et la boiserie " avoue notre passionné qui ne le vendrait pour rien au monde d'autant que les Spiders Fiat n'ont pas un cote très élevé (15 à 20 00 euros). Il faut dire que la corrosion qui caractérisait les Fiat de cette époque en a fait disparaître la majorité. Le Spider de Franck qui laisse voir une peinture d'origine a été miraculeusement épargnée par ce cancer.

Nous effectuons quelques kilomètres pour trouver un coin photo. Les 5 vitesses s'engrainent magnifiquement, le double-arbre Lampredi qui miaule comme un gros chat, distille une jolie sonorité plus aigue et plus légère que celle d'une Alfa, mais ô combien agréable à l'oreille. La rigidité est correcte, la suspension ferme mais pas tape-cul, les freins à 4 disques efficaces. Sauf la direction pesante et imprécise (elle l'était déjà en 1966) rappelle que cette voiture âgée de 50 ans. Mais c'est que du bonheur que Franck espère profiter le plus longtemps possible en regrettant de ne pas l'utiliser suffisamment se contentant de quelques petites sorties entre passionnés.
 

Le nouveau 124 reprend des gimmicks de l'ancien 1600 Fiat, notamment la forme de sa calandre et le double bossage du capot
Le nouveau 124 reprend des gimmicks de l'ancien 1600 Fiat, notamment la forme de sa calandre et le double bossage du capot



La nostalgie est de retour

Que Fiat ressorte ce Spider en jouant sur la nostalgie des sixties est réjouissant. Certes, pour les puristes, ce n'est qu'une Mazda rhabillée même si son 1,4 turbo de 140 ch est signé Fiat. Il est difficile de comparer deux époques. Mais à 25 990 francs, en euros constants, le Spider 124 de 2016 est bien moins cher que celui de 1966 affiché à 16 400 francs. Comparés aux puissances bien inférieures des voitures de cette époque, ses 90 chevaux d'hier n'avaient pas à rougir face aux 140 actuels. Ils lui permettaient de filer, entre des platanes, à des vitesses inavouables aujourd'hui. C'est ce que Sagan appelait un élan du bonheur...
 

Franck a possédé plus de 25 Fiat. Le Spider 124 était le rêve de sa jeunesse


 

Le sigle Pininfarina rappelle que c'est la carrossier Italien qui avait assuré le design et sa fabrication



 

 

 

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Mercredi 15 juin 2016

L’avis des Petits Observateurs

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