Les Essais de Patrice • Porsche

Porsche 911 S 2,4 l (1973) : juste pour le plaisir

Par Patrice Vergès. Fréderic aime les Porsche 911 dont il possède plusieurs modèles. Mais il préfère les savourer en ne les conduisant que pour le plaisir. Conduire mais aussi les piloter en rallyes VHC.



La Porsche 911 S 2,4 l n’a été produite deux ans (1972/1973) à 5094 exemplaires seulement .



L’orange sanguine 018 était une couleur très appréciée dans les années 70

Les 6 cylindres hurlent aigu dans notre dos tandis que le paysage s’accélère autour du petit habitacle. Une Porsche 911 S 2,4 l accélère encore comme un avion de chasse. Fin 1971, lors de sa sortie, c’était l’une des GT les plus rapides du monde dont les 190 ch autorisaient 238 km/h et 27 secondes aux 1000 mètres départ arrêté. J’ai possédé une Porsche 911 il y a très longtemps et oublié comme son habitacle était aussi étriqué et comme le flat-six rugissait aussi fort dans les oreilles. Il faut dire que Frédéric « envoie fort »  comme on dit dans le métier. Il totalise plus de 20 ans de compétition derrière lui, deux titres de champion de France VHC, un titre de vice champion et a participé dix fois au Tour Auto historique sur des voitures très puissantes dont quelques Porsche mythiques (Carrera 6). Le dimanche, il court en rallye VHC avec un 930 Turbo 3, 3 l de 400 ch. « La semaine, je ne conduit pas de Porsche bien que j’en possède plusieurs (993 Turbo). C’est une voiture que je prends comme une friandise et c’est pour cela que je ne veux pas avoir un usage quotidien avec. Je veux savourer sa conduite. »



La célèbre planche de bord de la 911 avec son démarreur à gauche. La 2,4 l inaugurait une nouvelle boîte de vitesses à grille classique

450 000 kilomètres !

Frédéric Chambon a acheté ce gros bonbon orange il y a presque 20 ans. Elle avouait déjà plus de 400 000 kilomètres. Après avoir refait toute la voiture et mise en configuration course, il a participé à son volant et avec succès à plusieurs rallyes avant de la délaisser pour une 2 litres plus ancienne plus intéressante au niveau du championnat puis une 993 Turbo. Il a remis la 2,4 l en configuration routière identique à celle qu’elle avait lorsqu’elle est sortie de l’usine. Reconditionné de A à Z, sa Porsche affiche, comme on dit, un état concours. Sa teinte Orange Sanguine 018 dite couleur sécuritaire très prisée ces années là, ajoute encore du charme au charme



 Le 2,4 l à injection délivrait 190 ch contre 180 pour le 2,2 l de 1970/71.  La version S se reconnaissait à la couleur rouge du carénage  de la turbine de refroidissement

« Je préfère la S 2,4 l à la Carrera 2,7 l à cause de sa ligne plus pure (ailes étroite et pas le becquet de canard arrière). C’est l’une de celle qui a le plus beau bruit à cause de sa plus petite cylindrée unitaire et de son injection mécanique.   Une Ferrari, c’est beau, mais c’est à des années lumière d’une Porsche en matière de comportement dynamique. J’aime bien gérer la puissance. Il vaut mieux en avoir trop que pas assez. Avec ses 400 ch et ses grosses roues, ma 930 Turbo est très physique à piloter mais elle m’apporte un formidable plaisir »



La 2,4 l a inauguré une grille de refroidissement peinte en noir avec un spoiler à l’avant

Fréderic aime tant les Porsche qu’il a ouvert il y a 10 ans une officine « Racing Légend » prés du circuit d’Issoire.  Il y vend des Porsche d’occasion, les entretient, les restaure et les prépare pour la compétition. Il a une clientèle de passionnés qui vient de loin pour conjuguer la même passion.

Ça coute bonbon !

La côte des Porsche notamment celle des modèles antérieurs à 1974 explosent. En 1971, une 911 S coûtait 70 000 francs qui correspondent environ à 100 000 euros, soit sensiblement le prix d’une 911 neuve. Il y a 10 ans, une 2,4 l comme la sienne se vendait 30 000 euros pour grimper à 100 000 il y a 5 ans et entre 200 000 et 250 000 aujourd’hui. Rien, par rapport à une vraie RS 2,7 l qui se vend plus du double, parfois le triple.



  Les célèbres jantes Fuchs en alliage forgé dont le diamètre de 15 pouces semble bien modeste de nos jours

Les choses de la vie font que Fréderic va s’en défaire dans peu de temps mais rassurez-vous, il conservera sa 930 et sa 993 Turbo, ultime Porsche au moteur refroidi par air. Il rêve toujours de Porsche. « Mon rêve absolu serait un Porsche 917 (12 cylindres 650 chevaux) mais je me contenterai bien d’une des dernières 991 GT3 (500 ch) ». Bon choix.

Nous rentrons dans son garage au petit trot face à cette inimitable planche de bord constellée de cadrans noirs. Le feulement métallique du flat-six restera longtemps dans mes oreilles sur la route du retour. Quand le bruit devient musique, c’est bien plus beau que le silence…

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Frédéric Chambon est passionné par les Porsche. Il cumule deux titres de champion de France VHC



Le millésime 72 se reconnait à sa trappe latérale arrière de ravitaillement en huile qui sera vite supprimée car les pompistes la confondaient avec celle de l’essence située à l’avant



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Jeudi 30 avril 2015

L’avis des Petits Observateurs

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