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Aston Martin Rapide, attention chef d'oeuvre !


La nouvelle Aston Martin Rapide est une véritable sportive à 4 portes qui ne ressemble à rien de connu sur terre. Avec 2000 exemplaires prévus par an, dont 50 pour la France, l’apercevoir sera une chance et la conduire un privilège rare. (publié le 16 février 2010)





Autant vous prévenir tout de suite, ne cherchez aucune objectivité dans cet article. L’Aston Martin Rapide m’a bouleversé comme rarement dans mon métier de journaliste. Jusqu’à ce jour, je croyais que seule la folle démesure des carrosseries d’avant-guerre, tels les Bugatti, les Talbot Lago, les Dussemberg, pouvaient déclencher pareille émotion. J’avais tort. La Rapide est de cette race de voitures uniques, à mi-chemin entre œuvre d’art et animalité brute, fruit du génie humain. J’exagère ?Attendez de la croiser dans la rue et vous comprendrez. 

L'Aston Martin Rapide dégage une présence incroyable, un magnétisme qu’aucunes photos ne peuvent traduire. Le plus étonnant, c’est qu’il n’y a aucun effet de style gratuit, aucune surcharge de chromes, la Rapide est pure comme un rocher poli par le temps. L’intégration du hayon et des portières arrière sont parfaitement maîtrisés et quel que soit l’angle de vu, on a toujours l’impression de se trouver face à un coupé élancée. La Rapide est un cheval de course, tout en muscle et en élégance. C’est d’autant plus méritant qu’avec 5 mètres de long et 2,14 de large, elle aurait pu verser dans le « gargantuesque » à l’image de la récente Porsche Panamera qui choque plus qu’elle ne séduit. L’ouverture des portières, légèrement inclinées vers le haut, vous invite à découvrir un habitacle somptueux qui fourmille de détails ouvragés, mais la place est comptée. 

L'Aston Martin Rapide offre volontairement à son conducteur et ses trois passagers une assise basse pour une conduite très sportive, calés dans les sièges étroits, comme si vous montiez un pur-sang. On est loin du confort princier des limousines allemandes. Une fois ceci accepté, prendre place à son bord est un festival pour les sens. Les grands fauteuils enveloppant en cuir ont une finition digne d’une selle de cheval de chez Hermes, le coffre, avec sa moquette épaisse et ses 5 éclairages bleutés à diode, ressemble à un écrin pour diamant de la place Vendôme et chaque contact physique avec les commandes est une expérience tactile.

C’est la volonté du designer Marek Reichman d’offrir un rapport charnel avec la voiture en n’utilisant que des matériaux de premier choix. Le petit boîtier en cristal qui sert de clé de contact est emblématique de cette philosophie : il ressemble à un bijou. Autre détail, la poignée de maintien pour les passagers arrières : il s’agit d’une dragonne en cuir terminée par un cylindre de métal poli qui s’aimante au montant de porte. Froide et chaude à la fois, vous pouvez imaginer cette sangle sur un sac Vuitton. Si la planche de bord est somptueuse, elle est en revanche un modèle de « non ergonomie » et trouver spontanément le bon bouton pour la bonne fonction relève du jeu de patience. 




Mais qui s’en soucie réellement ? Les Divas ont toutes leurs caprices. Le démarrage s’effectue en maintenant enfoncé le boîtier qui libère les 477 chevaux du V 12. Uniquement disponible en boîte automatique 6 vitesses avec palette au volant (le levier a disparu au profit de 4 boutons sur le haut de la console centrale ),la Rapide peut se conduire aisément en ville sur un filet de gaz, mais la sonorité joyeuse du V12 vous invite à la cravacher à la moindre occasion. Du coup, plus que l’autoroute où elle évolue comme un TGV, ce sont les petites routes qui magnifient son comportement. 

La conduite devient une chevauchée au son des envolées lyriques du moteur qui en redemande à chaque accélération. Ce n’est ni la vitesse maxi (290 km/h), ni la puissance qui impressionne, mais la façon dont elles vous sont délivrées. Ici tout vit au rythme du cœur DU V12, loin des assistances électroniques en tout genre. C’est à la fois très physique et très subtil. La Rapide distille une palette infinie de nuance en fonction de l’état de la route qui la rende très amusante à conduire. Chaque virage est une histoire. 

À l’opposé de l’époque qui privilégie le confort et la déconnexion avec l’extérieur, la Rapide renoue avec les sensations des sportives des années 60 qui étaient des « voitures d’hommes », où tout était « physique ». Ce parti pris pourra dérouter certains acheteurs habitués au luxe feutré des productions contemporaines, mais il garantit une expérience unique sur le marché, d’autant plus qu’elle peut se partager à quatre. À 181 000 €, cette Aston Martin Rapide est une bonne affaire car au-delà de ses qualités uniques, elle ne perdra jamais de sa valeur, mieux elle en gagnera avec le temps.



Renaud Roubaudi - Petites Observations Automobile - février 2010

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Mardi 16 février 2010

L’avis des Petits Observateurs

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